Passion Parfums

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Nasomatto, l'originalité à l'italienne

* Article entièrement réécrit

 

Nasomatto est une marque italienne qui compte à ce jour extraits de parfums en 30 ml (dont certains ont étés discontinués) et qui a été créée par Alessandro Gualtieri en 2008. En français, le nom de la marque peut se traduire par « nez fou » et je trouve qu’il décrit assez bien l’univers que l’on va découvrir lorsque l’on débouche les cabochons originaux de chaque flacon. Ah, le flacon ! Je crois bien que je ne vais pas échapper à vous en parler car, s’ils sont tous de la même forme, les couleurs et les capots sont tous différents. L’excentricité de l’univers de Nasomatto commence là mais, outre cela, ce sont les jus qui sortent vraiment des sentiers battus. On voit bien que le parfumeur, à chaque fois, ne s’est pas posé de limites. Les parfums de la marque ne s’adressent pas à tout le monde mais ils sont diaboliquement bien vus. J’ai choisi d’évoquer les cinq parfums de la marque qui me plaisent le plus mais la collection est intéressante et peut-être que, ici et là, dans les prochains articles, vous retrouverez quelque créations de Nasomatto.

 

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« Black Afgano » est, je pense, le « best » de la marque (il me semble qu’il est sorti en 2008) et c’est vrai qu’il est aussi étonnant qu’intéressant. Alessandro Gualtieri s’est, je le pense, beaucoup amusé à créer un parfum subversif avec des notes de tête de cannabis et de davana qui nous conduit vers un parfum boisé et épicé qui allie, ébène, café, tabac, violette, framboise, oliban et un fond d’oud discret et de différents baumes. Je trouve qu’après une longe évolution, c’est un parfum à la fois boisé et un peu cuiré. Son côté un peu déroutant du départ devient cohérent et vraiment très agréable sur la peau. Attention à deux choses : tout d’abord, c’est un extrait et, si son sillage est modéré, il est tout de même bien présent et sa tenue est longue et il n’est pas le parfum de tout le monde. Il faut faire attention au moment du parfumage de bien le porter en fonction de sa concentration pour éviter qu’il devienne entêtant à la fois pour soi et pour les autres. Je dis cela de « Black Afgano » mais cette observation est valable pour tous les parfums de la marque. L’univers de celui-ci m’a un peu rappelé celui, très dense de « Vi et Arms » de Beaufort London que j’ai essayé également. Ce sont deux créations différentes mais je trouve que l’esprit très étonnant et un peu provocateur du jus leur est commun. Sur moi, il est assez agréable mais je pense que, si je le possédais, je ne le porterai qu’en certaines occasions.

 

 

J’ai aussi bien aimé « Blamage », lancé à en 2014, qui est sans aucun doute tout aussi singulier dans la marque. Alessandro Gualtieri utilise, ici des notes de tête d’aldéhyde (qui disparaissent assez vite), de crise, d’orange, de romarin et d’un accord pomme verte. Ensuite, le parfum se pose sur un bois de cèdre délicat ainsi qu’un labdanum et une vanille presque aromatique. L’ensemble est assez étonnant, puisque « Blamage » a presque un côté cuir de Russie ultra-moderne ! J’ai essayé ce parfum un peu dubitatif car je pensais qu’il me serait impossible de me l’approprier. Je crois même avoir dit qu’il était « importable », ce qui a fait beaucoup sourire la personne qui me l’a conseillé et qui, confiante, m’a simplement assuré qu’il fallait vivre avec pour se faire une idée. Et comme elle a eu raison ! « Blamage » a une aussi belle évolution que son originalité est grande. Intense, sans jamais être écoeurant, il est un parfum d’une grande élégance et je comprends ce qu’elle a voulu dire. Certes, ce n’est pas celui que j’ai choisi mais je l’ai beaucoup aimé. Il m’a emmené dans une ville chic de l’Italie du nord, entre boutiques avant-gardistes et cafés élégants. Au bout du compte, je me suis rendu compte que c’est une très belle création.

 

Nasomatto Blamage EDP 30ml for Unisex – https://www.perfumeuae.com

 

Qualifié par l’un de mes amis de « bipolaire », « China White » a été lancé en 2008. Aussi curieux que cela puisse paraitre, je pense qu’Alessandro Gualtieri a réussi à créer une fragrance à mi-chemin entre un floral franc bien qu’épicé et un cuiré amandé. Les notes de têtes sont un bouquet d’épices et une amande amère qui se marient délicieusement pour nous emmener vers un peur d’héliotrope, de fleurs blanches, d’iris et de patchouli. Le parfum, à ce stade de son évolution est un floral amandé de toute beauté mais, par moment, les notes de fond boisées et cuirées font surface avec un accord cuir de Russie très bien réalisé. « China White » a de nombreuses facettes. Il est complètement déroutant, atypique et merveilleusement réussi. Je l’ai essayé et réessayé et j’ai adoré. Il me plait particulièrement car il évolue encore et encore et encore. On a l’impression d’avoir un, deux, ou trois parfums suivant les moments de la journée. « China White » ne ressemble absolument à rien d’autre et j’avoue qu’il me plait énormément.

 

Avec « Absinth » créé en 2008 je pense, Alessandro Gualtieri a inventé un boisé épicé d’un genre nouveau. Je trouve qu’il est à la fois singulier, léger (ce qui est rare dans la marque) et tellement bien travaillé qu’il pourrait devenir un classique de la parfumerie d’auteur. Comme son nom l’indique, c’est un travail sophistiqué autour de l’absinthe qui apparait avec le poivre, les agrumes et des notes vertes dès l’envolée. L’absinthe seule résistera et se conjuguera d’abord avec un très beau vétiver d’Haïti puis un patchouli terreux et poudré par un musc blanc qui le rehausse avec beaucoup de finesse. Dans ma sélection, et même s’il a son originalité, « Absinth » est peut-être la création la moins extravagante mais je lui trouve des qualités indéniables une fois portées. La première est qu’il se porte assez facilement et qu’il est idéal pour aborder la marque et la seconde qu’il a une certaine élégance bien qu’il fasse partie de ce que j’appelle les « parfums caméléon » car d’une personne à l’autre, il est complètement différent. C’est une absinthe pleine de facettes qui peut elle celle de Rimbaud et Verlaine ou celle, plus sage peut-être, de la chanson de Barbara. C’est encore une fois une belle réussite. À essayer et réessayer sans doute mais à adopter certainement.

 

 

Contre toute attente, le parfum de la marque qui m’a séduit est « Baraonda » lancé en 2014. Sur le papier, il a tout pour de pas me plaire avec des notes de rhum et d’ambre, c’est quasiment un gourmand et pourtant, il a été un vrai coup de coeur. La marque le décrit comme oriental fruité et je trouve qu’il y a de ça. La note de tête est résolument une cannelle dense comme une épice alléchante et le coeur de datte et d’immortelle (tiens tiens, on y revient toujours), absolument addictif. Les notes de fond baumées, oscillent entre ambre, baume du zéro, cèdre, musc, patchouli, rhum, fève tonka et vanille. Tout ce que je n’aime pas et pourtant, Alessandro Gualtieri a réussi le tour de force de créer le parfum de cette famille olfactive que je trouve parmi les plus réussis. Je pense que « Baraonda » est l’un des parfums de la marque les moins connus et pourtant il gagne à l’être. Je l’ai découvert sur un ami qui le porte super bien et j’ai longuement hésité avant de franchir le pas mais je ne le regrette pas. C’est une merveille dans le froid de l’hiver. Je le retrouverai dans la bise de novembre avec délectation.

 

 

Les autres parfums de la marque sont tout aussi « dingues » et Nasomatto a tout ce que j’aime dans les marques exclusives, elle laisse toute la place à la créativité et ne se fixe aucune limite. Si, une peut-être, celle d’avoir des fragrances portables tout en restant gardant une identité très marquée. Ce ne sont pas les parfums d’un grand-nombre mais je suis certain qu’il plairont aux amateurs de sensations fortes et aux curieux qui aiment que leur nez soit titillé et surpris.

 



23/04/2024
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