Passion Parfums

 

 

Je suis tombé sur un échantillon qui avait du m’être offert soit par Antonio de Marie-Antoinette à Paris ou Florence de Arcane Majeur à Vichy. Il s’agit de « Leder 6 » de la maison allemande J.F. Schwarzlose Berlin, créé par Véronique Nyberg. Il me semble que, lorsque j’ai découvert ce parfum, il y a un an ou deux, je l’avais bien aimé. Attention, il n’est pas facile. C’est un cuir très animal, pas forcément évident à s’approprier. La marque le décrit ainsi : « Pour beaucoup, le cuir est une passion à laquelle on attribue des pouvoirs magiques ; un objet de désir. Leder 6 s'inspire des parfums de cuir classiques et de la scène sauvage des clubs berlinois. Leder 6 est un parfum basé sur le vieux classique de J.F. Schwarzlose Berlin « Spanish Leder ». La nouvelle création de parfum apporte le caractère traditionnel de la première composition de 1921 à l'ère moderne. La note de fond sauvage de l'encens et du résinoïde japonais Styrax représente l'érotisme méchant d'antan. Avec le cuir sensuel ainsi que la fleur de safran en note de tête, Leder 6 allie les traditions de la production de parfums aux nuits sauvages de Berlin d'aujourd'hui. L'élément instinctif, qui ne laisse jamais la capitale dormir, se retrouve dans le caractère animal et cuiré du parfum. La note de cœur doucement enveloppante de lait et de vanille pure surprend : comme dans de nombreux parfums J.F. Schwarzlose Berlin, le cœur du parfum est un élément excitant. Il complète la première impression du parfum et éveille chaleur et sensualité. Leder 6 est ainsi un parfum sombre et sensuel dont on ne peut échapper au mystère ». Entre douceur, amertume et animalité, je trouve ce parfum particulièrement sexy. C’est un adjectif que je n’aime pas associer à une composition car c’est vrai que cela veut tout dire et rien dire.

Véronique Nyberg

 

 

Je peux quand même le rapprocher, dans l’esprit mais pas du tout dans la composition, de « Sadonaso » de Nasomatto ou encore de « Tom of Finland » d’État Libre d’Orange. Il y a quelque chose, dans « Leder 6 », d’un peu subversif dans son sillage autant que dans la communication qui l’entoure. La première chose à la quelle j’ai pensé lorsque je l’ai senti autour de moi, c’est aux cabarets berlinois des années 20 où se créaient « L’Opéra de Quat’Sous » de Kurt Weil entre-autres. Il pourrait aussi être le parfum de Lola-Lola, la vénéneuse héroïne de « L’Ange Bleu » de Josef von Sterberg, incarnée par une toute jeune Marlene Dietrich. Dès le départ, le cuir est présent avec une tonalité fleur de safran et l’envolée est un peu « rêche » puis vient un coeur de lactone (qui bizarrement ne me dérange pas) et de vanille puis un un fond d’encens et de styrax très résineux et profond. Sur ma peau, la dualité entre les notes douces et « rapeuse » est vraiment surprenante. Sur le papier, ce parfum avait tout pour me déplaire et pourtant, il me faut l’admettre, c’est une exquise trouvaille. Je l’aime bien. Je pourrais tout à fait le porter mais je ne suis pas certain que je ne m’en lasserai pas. Il faudra que je le pose encore sur ma peau plusieurs fois pour me rendre compte si je pourrais l’assumer. C’est un cuir tout à fait étonnant, facetté et presque brutal parfois. Il n’entre pas dans mes goûts. Je préfère les parfums plus secs ou au contraire plus ronds dans cette famille olfactive et pourtant, il a quelque chose d’attractif. Il faut le découvrir absolument.