Passion Parfums

 

 

 

J’ai découverts les versions « parfum » des trois principaux masculins de Guerlain créés par Delphine Jelk. J’ai bien pris le temps et je vais essayer de vous donner un avis à la fois subjectif et vraiment ressenti. Alors, suis-je convaincu ? Ces compositions sont-elles une déception ? Vous le saurez dans mes notes de conclusion.

J’ai exploré ces parfums du plus « léger » au plus intense et j’ai donc commencé par « Vétiver ». « Travaillé dans l’esprit d’un gin, Vétiver Le Parfum s’ouvre par une note fusante de baies de genièvre à la senteur aromatique et légèrement amère. Un départ tonique et énergique, qui exacerbe les facettes les plus fraîches d’une essence de vétiver exceptionnelle. Cet ingrédient noble, obtenu par distillation des racines de la plante, révèle toute la profondeur de ses nuances boisées. Il se mêle à des notes fumées envoûtantes et à l’addictive fève tonka si chère à Guerlain. Un sillage à la fois lumineux et terrestre, équilibre sublime de puissance et d’élégance ». J’attendais beaucoup de ce parfum car j’aime énormément les notes de coriandre, de baie de genièvre et de réglisse et, associées au vétiver, l’effet est, c’est vrai, très joli avec un côté un peu gin tonic qui, en général, en parfumerie, me plait beaucoup. En effet, je suis assez fan, il faut le dire de « Juniper Sling » de Penhaligon’s ou encore, bien évidemment de « Terre d’Hermès Eau Givrée ». Je dois dire que « Vétiver » Parfum est sans doute, la création que j’ai préféré parmi ces trois lancements. Je le trouve élégant et très agréable à sentir voire même à porter. Il y a quand même un petit bémol : le résultat est certes très délicat et bien travaillé mais il lui manque, je le crains, le petit grain de folie qu’avait si bien su donner Christine Nagel la version « estivale » de « Terre d’Hermès ». Celui-ci est plus consensuel ce qui ne l’empêche pas d’être très réussi.

 

 

 

Je n’ai jamais été très attiré par « L’Homme Idéal » original même s’il serait plutôt dans mes notes. En effet, son côté amandé est quand même très intéressant. Je trouve, là encore, Delphine Jelk en a donné une lecture assez jolie mais attendue. « Avec son caractère emprunté à l’amaretto, liqueur italienne à la saveur typique d’amande amère, L’Homme Idéal Le Parfum renforce la sensualité subtilement gourmande du sillage originel. Sa senteur captivante se déploie sur une note de cœur cuirée plus profonde et mystérieuse que jamais : facettée par les accents boisés et mystérieux des notes de patchouli, elle dessine une séduction captivante et intense. Enveloppé dans un cocon de notes musquées, l’ensemble se prolonge dans un sillage sensuel et irrésistible ». En tout cas, la marque le décrit parfaitement. Il est profond, liquoreux, assez linéaire et sensuel. Je l’ai trouvé plutôt joli même s’il s’avère peu évolutif et presque complètement solinote. J’aime les parfums amandés mais celui-ci manque un peu, pour moi, de subtilité. Très franchement, je le trouve agréable mais pas du tout original. Pourrais-je le porter ? Sans doute mais ce n’est pas un coup de coeur. Il est assez plaisant mais ne me provoque pas vraiment d’émotion.

 

 

Ce n’est un secret pour personne, j’ai beaucoup porté « Habit Rouge » en eau de toilette et, à sa sortie dans son flacon gainé de cuir, en eau de parfum et je considère que les deux versions dites classiques sont sans doute l’un des pires massacres de la parfumerie. J’avais beaucoup aimé, en revanche, la version éphémère « Rouge Privé » sorti l’an dernier et j’attendais un « retour au source » avec le Parfum. « Premier parfum masculin ambré, Habit Rouge puise son inspiration dans l’univers de l’équitation cher à son créateur Jean-Paul Guerlain. Lancé en 1965, son sillage boisé et épicé, enveloppé par la rondeur de la vanille, devient un emblème olfactif de l’élégance à la française. Inspiré par le caractère à la fois intense et chaleureux d’un bourbon, Habit Rouge Le Parfum évoque la tonalité d’un accord de rhum. Une entrée en matière idéale pour la teinture de vanille réalisée selon un procédé maison de Guerlain. Accompagnée de patchouli, cette teinture de vanille offre à la signature d’Habit Rouge une profondeur inédite ». Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, c’est non seulement une déception mais, en tout cas selon mes critères, un ratage total. Il est rare que j’ai un avis aussi peu nuancé mais vraiment, je le trouve horrible et je l’ai détesté. Après un départ aigrelet, bas de gamme, vient cette overdose de vanille qui « sent synthétique » comme on dit. Je ne comprends pas comment on a pu arriver à cela en partant d’une création originale vraiment singulière et novatrice ! Vraiment, l’odeur (on ne peut pas parler de fragrance) m’a dérangé et, compte-tenu de sa ténacité, je pense que nous ne sommes pas prêts d’en être débarrassés !

 

 

 

Globalement, et ce n’est pas vraiment une surprise, je ne suis pas vraiment convaincu par ces trois lancements simultanés. Il faut dire que le guerlinophile que j’ai pu être ne se satisfait pas du tout de ce qui sort dans la marque depuis une vingtaine d’années. Les reformulations sauvages de « Jicky » ou « Mitsouko » me laissent complètement sur ma faim et je suis repoussé par celles de « Shalimar » et d’ « Habit Rouge ». Le rachat d’une maison ancestrale de parfums par un groupe financier n’est jamais une bonne nouvelle et cela ne l’a pas été pour Guerlain. Je ne m’y retrouve décidément plus du tout. Je m’entête car, à chaque fois que pointe le bout de son nez une création que je trouve réussie, c’est le cas de la nouvelle Acqua Allegoria, je reprends envie de m’intéresser à la marque mais là, franchement, je vais passer mon chemin même si « Vétiver » est assez joli. Je trouve que, globalement, la version parfum de ces trois masculins désormais emblématiques, ne répond pas à mes attentes.