Passion Parfums

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Orto Parisi ou l'autre univers d'Alessandro Gualtieri

* Article entièrement réécrit

 

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Neuf extraits de parfums en 50 ml, voilà ce que propose, à ce jour Alessandro Gualtieri dans sa marque Orto Parisi. Après le succès de ses créations pour Nasomatto, le parfumeur italien propose des jus différenciants, évolutifs et particulièrement complexes. J’en avais découvert un ou deux au cours de me pérégrinations parfumées mais je n’avais pas de vue d’ensemble aussi ai-je eu envie de sentir toutes les références et même d’en essayer certains afin de me faire une idée plus précise et pouvoir vous en parler. « Les parties du corps les plus marquées par une odeur sont celles sur lesquelles l’âme se concentre. Les odeurs fortes nous sont devenues désagréables, parce que les débordements de l’âme nous sont intolérables à mesure que notre sensualité innée est réprimée et cassée par la civilisation » raconte Alessandro Gualtieri. Vous l’aurez compris, le postulat de départ est de créer des parfums sensuels, charnels, qui s’adressent au sens. C’est donc un univers un brin sulfureux que nous propose le parfumeur.

 

 

 

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Alessandro Gualtieri

 

 

 

Le premier parfum que j’ai découvert a été « Brutus » lancé en 2014 et que le créateur décrit ainsi : « Brûler Rome ou bien la quitter à jamais. Nous avons tous ce moment crucial de notre vie, quand le destin nous met au défi. Brutus était fort, un homme d'acier. Il l'est resté jusqu'à la fin. La fragrance aux notes de géranium, de rose et de labdanum est inspirée de ce caractère tranchant et entier ». La marque présente ce parfum comme un ambré fougère. J’avoue que ça me déroute un peu. Pour moi, le départ de bergamote et de mandarine est d’emblée presque poudré et, sur ma peau, le coeur de géranium, de lavande et de rose accentue cette impression. Je ne le trouve pas du tout aromatique mais, sur moi, la rose et le géranium s’entremêlent délicieusement. Le fond d’ambre, de mousse de chêne, de musc est soutenu par un patchouli à la fois délicat et bien présent. « Brutus » est surprenant. Tout au long de son évolution, j’ai eu des impressions contradictoires. Le départ et, les premières trente minutes sont, sur moi, vraiment poudrées et la dualité de mousse de chêne et de patchouli lui donnerait presque quelque chose de chypré d’ailleurs, avec la bergamote en tête, il reprend tout à fait cet accord. Si je devais l’associer à une famille olfactive, je dirais que c’est un chypre moderne et musqué.

 

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Créé également en 2014, « Viride » est le second que j’ai découvert. C’est indéniablement un boisé aromatique qui s’ouvre sur les notes anisées de l’armoise et de l’absinthe associées à la lavande. Le coeur de jasmin est opulent, profond et tout à fait finement travaillé. Le fond est construit autour d’une très belle qualité de cèdre avec des notes de baie de genièvre, de sapin, de musc tonkin reconstitué, de sapin et de tabac brun. Alessandro Gualtieri le décrit ainsi : « Une fragrance verte et profondément puissante. Un hommage aux premiers hommes Yéménites, les hommes-fleurs, ces chevriers nomades qui arborent une couronne de fleurs aromatiques. Les notes d'armoise et de cèdre qu'elles diffusent, ont inspiré la création de Viride ». Lorsque je l’ai senti évoluer, le mot qui m’est venu a été « atypique ». En en lisant la description, je l’aurai rapproché de « Absinth » qu’Alessandro Gualtieri a créé pour Nasomatto mais pas du tout. Il y a tout au long de l’évolution, un trio d’impressions entre le côté anisé des notes de tête, fleuri du coeur et boisé du fond. C’est un parfum très dense, très élégant, peut-être le plus chic de la collection car il a un côté « translucide », ni trop transparent ni trop liquoreux. C’est un très bel équilibre.

 

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Créé en 2016, « Séminalis » est un peu à Orto Parisi ce que « Sécrétions Magnifiques » est à État Libre d’Orange. Sensuel mais clivant, aldéhydé et naturaliste à la fois. Alessandro Gualtieri le décrit ainsi : « Ce parfum a été conçu en l’honneur de la vie : le bourgeonal, qui rappelle le muguet, est un aldéhyde aromatique qui aide le spermatozoïde humain à localiser l’ovule pour engendrer une nouvelle vie ». Je vous livre ses mots comme ils sont mais je suppose que les détaillants qui ont choisi Orto Parisi auront du mal à vraiment le faire lorsqu’ils le présenteront à leurs clients ! Après un départ aldéhydé, le coeur de framboise, de muguet et d’oeillet est pour le moins déroutant autant que peut l’être le fond de cèdre, de cuir, de patchouli, de santal et de sucre vanillé. J’avoue que je l’ai trouvé très animal alors qu’aucune note musquée n’est mentionnée. C’est un parfum profond, pas facile, terriblement « pointu » même si je n’aime pas cette expression. Je suis complètement dérouté par cette odeur que j’ai trouvée presque dérangeante. Ceci dit, je ne l’ai pas essayé sur la peau. Je pense qu’il a dépassé mon audace. J’y reviendrai peut-être… qui sait ?

 

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« Un parfum recouvert de chocolat noir, un baiser volé qui laisse sur les lèvres un arrière-goût épicé. L’équilibre de Boccanera est frappant, déroutant, entre parfum et saveur, entre amour et crainte », tels sont les mots d’Alessandro Gualtieri pour préssenter « Boccanera » lancé en 2014, un parfum entouré d’un certain mystère car le parfumeur ne partage pas les notes. Il me faut donc jouer les devins pour vous le décrire et vous savez que je ne suis pas très fort pour ça. Je vais quand même essayer. Ce que je perçois lors de son évolution ce sont des notes de chocolat noir, amères et persistantes posées sur un coeur épicé, poivré, presque pimenté je pense, puis un fond réconfortant de muscs blancs et de bois de santal. C’est un gourmand sans sucre, sans opulence. Pour moi, il a presque un côté huile de cacao. Je ne sais pas vraiment comment il peut évoluer sur la peau. J’avoue que la note de chocolat m’a vraiment déroutée. Par moment, je la sens presque mêlée à d’autres, plus animales. C’est un parfum très curieux. Pour moi, il est un peu entre attraction et répulsion. Je dirais que je l’aime… moi non plus.

 

 

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Les notes de « Bergamask » lancé en 2014, tournent, changent, reviennent et vraiment il m’a stupéfait par son évolution. C’est un hespéridé mais pas au sens classique du terme. Alessandro Gualtieri le décrit ainsi : « Extrait de parfum en constante évolution, Bergamask accroche à la peau et ne cesse de muer au fil du temps. Une danse de la séduction entre le tueur et sa victime, Bergamask vous traverse comme une blessure lancinante ». L’imaginaire qu’il lie au parfum est très éloigné du mien lorsque je le sens, il me faut bien le dire. Pour moi, le départ de bergamote et de citron est vraiment « juteuse ». Je ne sens jamais le zeste mais bien la pulpe des agrumes. Le coeur de fleur d’oranger rafraîchit un peu l’ensemble. La marque parle d’une association avec la lavande et le muguet mais je ne les ai pas senties. Je suis passé plutôt à un enrichissement des agrumes par des notes de musc presque animal renforcé par la rondeur épicée de la fève tonka. J’ai beaucoup aimé « Bergamask ». Je pense que je pourrais facilement me l’approprier mais il ne fait tout de même pas partie de mes coups de coeur. Quoi que…

 

 

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Un parfum amande et héliotrope avec un fond cuiré, oud et boisé il fallait y penser. Tel est « Stercus » lancé en 2014 et dès l’envolée, j’ai été séduit. Alessandro Gualtieri le décrit ainsi : « Stercus, est une fragrance qui joue sur la dualité du cycle de la vie: la douceur qui enrobe et qui séduit et la part animal qui heurte. Un parfum entier, dans la lignée des créations Orto Parisi ». Je trouve que cette présentation est parfaitement conforme à mes impressions. Le départ légèrement aldéhydé fait la part belle à une note d’amande ou d’héliotrope très enveloppante et suave rehaussé d’un accent anisé. Le coeur de rose est résolument poudré et le fond cultive la dualité entre le côté boisé, avec cèdre, cuiré, musqué et même oud conjugué avec l’héliotropine, une molécule qui reprend, en plus rond encore, le côté amandé de la fleur d’héliotrope. La marque mentionne aussi une note de vanille que je n’ai pas forcément senti sur ma peau mais qui doit être plus aromatique que je m’y attendais. J’ai essayé « Stercus » et je l’ai porté pendant plusieurs heures. J’ai beaucoup aimé. Il est surprenant, moderne, tendre et puissant à la fois. C’est mon coup de coeur dans la marque indéniablement.

 

 

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J’avais lu des articles sur des blogs et beaucoup entendu parler de « Terroni » sur les chaînes YouTube consacrées au parfum et je l’avais senti brièvement lors d’un passage à Paris. Créé en 2017, il est présenté comme un oriental et décrit par ces mots : « Revenir à l'essentiel, retourner à la Terre et à nos racines. Le geste puissant d'enfouir ses mains dans le sol, comme un aboutissement. Un retour aux origines du monde et des hommes, pour puiser l'inspiration de la vie ». Le départ est clairement fruits rouges et on évolue sur un fond ambre, benjoin, bouleau, cèdre, mousse, musc, patchouli, tonka, vanille, vétiver et bois de gaiac. Rien que ça ! « Terroni » est dense, puissant, sombre et lumineux à la fois. C’est effectivement un oriental mais terreux et boisé comme un retour au source. Son sillage est absolument incroyable. Je crois que je ne l’assumerai pas. Sa puissance dépasse un peu mes limites et la « fragilité » de mon nez. Ceci dit, c’est un parfum très complexe et, j’ose le dire, très italien dans ce qu’il a de lumineux et terrien à la fois. Je pense qu’il faut vraiment le découvrir car il ne ressemble à rien d’autre et qu’il peut ravir celui ou celle qui le choisira.

 

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Le dernier parfum que j’ai senti est une redécouverte puisqu’on me l’avait présenté aux Galeries Lafayette des Champs Élysées un peu après sa sortie en 2019. « Megamare » est un boisé marin, je ne saurai le décrire autrement. Les mots d’Alessandro Gualtieri : « Brillante, inaccessible et froide, la mer se dévoile dans cet extrait de parfum avec un mouvement pur et immatériel. Sa transparence et ses formes se succèdent à perte de vue, embrassant notre esprit. Megamare est une douceur salée, aux notes vertes d'algues et aux notes iodées ». Le départ est très hespéridé avec des écorces de bergamote et de citron mais le coeur, construit autour de l’hédione est salé par les algues et iodé par la molécule de calone. Le fond de cèdre, d’ambroxan et de muscs soutient la fragrance. C’est une proposition originale de parfum de vacances. Il est puissant, lumineux, intense et particulièrement original. Alessandro Gualtieri réinvente le marin avec ce parfum froid et profond. Je l’aime beaucoup et je pense qu’il vient en deuxième dans mon palmarès. Vraiment, c’est une réussite.

 

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Ethnique, sensuel, étonnant et particulièrement soigné, l’univers d’Orto Parisi m’a séduit par l’inventivité de son créateur. Je découvre une autre facette, plus sombre peut-être que celle que j’avais noté en découvrant Nasomatto, mais tout aussi original et passionnant. Je ne suis pas certain que les fragrances soient forcément pour moi (exception faite de « Stercus » qui est un vrai coup de coeur) mais je sais reconnaitre le talent et la créativité. Vraiment, c’est une marque à découvrir. De plus, le prix est raisonnable pour une telle qualité et une telle concentration.

 

 


24/04/2024
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Nasomatto, l'originalité à l'italienne

* Article entièrement réécrit

 

Nasomatto est une marque italienne qui compte à ce jour extraits de parfums en 30 ml (dont certains ont étés discontinués) et qui a été créée par Alessandro Gualtieri en 2008. En français, le nom de la marque peut se traduire par « nez fou » et je trouve qu’il décrit assez bien l’univers que l’on va découvrir lorsque l’on débouche les cabochons originaux de chaque flacon. Ah, le flacon ! Je crois bien que je ne vais pas échapper à vous en parler car, s’ils sont tous de la même forme, les couleurs et les capots sont tous différents. L’excentricité de l’univers de Nasomatto commence là mais, outre cela, ce sont les jus qui sortent vraiment des sentiers battus. On voit bien que le parfumeur, à chaque fois, ne s’est pas posé de limites. Les parfums de la marque ne s’adressent pas à tout le monde mais ils sont diaboliquement bien vus. J’ai choisi d’évoquer les cinq parfums de la marque qui me plaisent le plus mais la collection est intéressante et peut-être que, ici et là, dans les prochains articles, vous retrouverez quelque créations de Nasomatto.

 

nasomatto @ortoparisi #full #empty #duro #absinth #nudiflorum ...

 

« Black Afgano » est, je pense, le « best » de la marque (il me semble qu’il est sorti en 2008) et c’est vrai qu’il est aussi étonnant qu’intéressant. Alessandro Gualtieri s’est, je le pense, beaucoup amusé à créer un parfum subversif avec des notes de tête de cannabis et de davana qui nous conduit vers un parfum boisé et épicé qui allie, ébène, café, tabac, violette, framboise, oliban et un fond d’oud discret et de différents baumes. Je trouve qu’après une longe évolution, c’est un parfum à la fois boisé et un peu cuiré. Son côté un peu déroutant du départ devient cohérent et vraiment très agréable sur la peau. Attention à deux choses : tout d’abord, c’est un extrait et, si son sillage est modéré, il est tout de même bien présent et sa tenue est longue et il n’est pas le parfum de tout le monde. Il faut faire attention au moment du parfumage de bien le porter en fonction de sa concentration pour éviter qu’il devienne entêtant à la fois pour soi et pour les autres. Je dis cela de « Black Afgano » mais cette observation est valable pour tous les parfums de la marque. L’univers de celui-ci m’a un peu rappelé celui, très dense de « Vi et Arms » de Beaufort London que j’ai essayé également. Ce sont deux créations différentes mais je trouve que l’esprit très étonnant et un peu provocateur du jus leur est commun. Sur moi, il est assez agréable mais je pense que, si je le possédais, je ne le porterai qu’en certaines occasions.

 

 

J’ai aussi bien aimé « Blamage », lancé à en 2014, qui est sans aucun doute tout aussi singulier dans la marque. Alessandro Gualtieri utilise, ici des notes de tête d’aldéhyde (qui disparaissent assez vite), de crise, d’orange, de romarin et d’un accord pomme verte. Ensuite, le parfum se pose sur un bois de cèdre délicat ainsi qu’un labdanum et une vanille presque aromatique. L’ensemble est assez étonnant, puisque « Blamage » a presque un côté cuir de Russie ultra-moderne ! J’ai essayé ce parfum un peu dubitatif car je pensais qu’il me serait impossible de me l’approprier. Je crois même avoir dit qu’il était « importable », ce qui a fait beaucoup sourire la personne qui me l’a conseillé et qui, confiante, m’a simplement assuré qu’il fallait vivre avec pour se faire une idée. Et comme elle a eu raison ! « Blamage » a une aussi belle évolution que son originalité est grande. Intense, sans jamais être écoeurant, il est un parfum d’une grande élégance et je comprends ce qu’elle a voulu dire. Certes, ce n’est pas celui que j’ai choisi mais je l’ai beaucoup aimé. Il m’a emmené dans une ville chic de l’Italie du nord, entre boutiques avant-gardistes et cafés élégants. Au bout du compte, je me suis rendu compte que c’est une très belle création.

 

Nasomatto Blamage EDP 30ml for Unisex – https://www.perfumeuae.com

 

Qualifié par l’un de mes amis de « bipolaire », « China White » a été lancé en 2008. Aussi curieux que cela puisse paraitre, je pense qu’Alessandro Gualtieri a réussi à créer une fragrance à mi-chemin entre un floral franc bien qu’épicé et un cuiré amandé. Les notes de têtes sont un bouquet d’épices et une amande amère qui se marient délicieusement pour nous emmener vers un peur d’héliotrope, de fleurs blanches, d’iris et de patchouli. Le parfum, à ce stade de son évolution est un floral amandé de toute beauté mais, par moment, les notes de fond boisées et cuirées font surface avec un accord cuir de Russie très bien réalisé. « China White » a de nombreuses facettes. Il est complètement déroutant, atypique et merveilleusement réussi. Je l’ai essayé et réessayé et j’ai adoré. Il me plait particulièrement car il évolue encore et encore et encore. On a l’impression d’avoir un, deux, ou trois parfums suivant les moments de la journée. « China White » ne ressemble absolument à rien d’autre et j’avoue qu’il me plait énormément.

 

Avec « Absinth » créé en 2008 je pense, Alessandro Gualtieri a inventé un boisé épicé d’un genre nouveau. Je trouve qu’il est à la fois singulier, léger (ce qui est rare dans la marque) et tellement bien travaillé qu’il pourrait devenir un classique de la parfumerie d’auteur. Comme son nom l’indique, c’est un travail sophistiqué autour de l’absinthe qui apparait avec le poivre, les agrumes et des notes vertes dès l’envolée. L’absinthe seule résistera et se conjuguera d’abord avec un très beau vétiver d’Haïti puis un patchouli terreux et poudré par un musc blanc qui le rehausse avec beaucoup de finesse. Dans ma sélection, et même s’il a son originalité, « Absinth » est peut-être la création la moins extravagante mais je lui trouve des qualités indéniables une fois portées. La première est qu’il se porte assez facilement et qu’il est idéal pour aborder la marque et la seconde qu’il a une certaine élégance bien qu’il fasse partie de ce que j’appelle les « parfums caméléon » car d’une personne à l’autre, il est complètement différent. C’est une absinthe pleine de facettes qui peut elle celle de Rimbaud et Verlaine ou celle, plus sage peut-être, de la chanson de Barbara. C’est encore une fois une belle réussite. À essayer et réessayer sans doute mais à adopter certainement.

 

 

Contre toute attente, le parfum de la marque qui m’a séduit est « Baraonda » lancé en 2014. Sur le papier, il a tout pour de pas me plaire avec des notes de rhum et d’ambre, c’est quasiment un gourmand et pourtant, il a été un vrai coup de coeur. La marque le décrit comme oriental fruité et je trouve qu’il y a de ça. La note de tête est résolument une cannelle dense comme une épice alléchante et le coeur de datte et d’immortelle (tiens tiens, on y revient toujours), absolument addictif. Les notes de fond baumées, oscillent entre ambre, baume du zéro, cèdre, musc, patchouli, rhum, fève tonka et vanille. Tout ce que je n’aime pas et pourtant, Alessandro Gualtieri a réussi le tour de force de créer le parfum de cette famille olfactive que je trouve parmi les plus réussis. Je pense que « Baraonda » est l’un des parfums de la marque les moins connus et pourtant il gagne à l’être. Je l’ai découvert sur un ami qui le porte super bien et j’ai longuement hésité avant de franchir le pas mais je ne le regrette pas. C’est une merveille dans le froid de l’hiver. Je le retrouverai dans la bise de novembre avec délectation.

 

 

Les autres parfums de la marque sont tout aussi « dingues » et Nasomatto a tout ce que j’aime dans les marques exclusives, elle laisse toute la place à la créativité et ne se fixe aucune limite. Si, une peut-être, celle d’avoir des fragrances portables tout en restant gardant une identité très marquée. Ce ne sont pas les parfums d’un grand-nombre mais je suis certain qu’il plairont aux amateurs de sensations fortes et aux curieux qui aiment que leur nez soit titillé et surpris.

 


23/04/2024
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Atelier Chanel et lancement officiel de "Comète"

 

J’ai, depuis toujours, une certaine tendresse pour les parfums Chanel. « Égoïste » a été mon premier parfum et, depuis, j’en ai porté d’autres tels « Cuir de Russie » par exemple et, bien évidemment « Coromandel » qui est devenu, année après année « mon » parfum de la marque. J’ai été invité à participer à un atelier organisé dans les très beaux salons de l’hôtel Inter-Continental situé dans le magnifique ancien Hôtel-Dieu à Lyon 2ème, sur les bords du Rhône, au coeur de la Presqu’île et c’est avec plaisir que nous nous sommes réunis pour cette belle présentation qui avait comme prétexte le lancement officiel de « Comète », le nouvel exclusif, mais qui nous a permis de revenir, entre passionnés, sur la démarche artistique de la marque depuis la création du « N¨5 » jusqu’à cette nouvelle composition qui, je dois le dire, me remplis de plaisir.

 

Avec Alexane (dont c’était la première Master Class et que je voudrais vraiment féliciter chaleureusement car, très naturellement, elle a su, de manière fluide nous transmettre à la fois sa connaissance de la marque mais aussi sa passion du parfum en général) et Flora, qui effectué un travail de recherche, qui a participé à nous montrer combien les facettes de la créations chez Chanel revêtent quelque chose de fascinant, nous nous sommes promenés dans l’univers de la maison, de son versant parfums bien sûr mais aussi historique plus généralement car, chez Chanel, tout est lié. Je ne peux pas parler pour les autres mais, j’ai passé un excellent moment en compagnie de passionnés et les échanges ont étés stimulants, enrichissant autant que les découvertes et redécouvertes nous m’ont apporté plaisir mais aussi, il faut bien le reconnaitre, quelques envies. J’ai, entre-autres, redécouvert la beauté de « Bel Respiro » et les notes de fond de « Boy » qui ont vraiment su me surprendre. Comme quoi, en parfumerie, on apprend sans cesse et on découvre perpétuellement. C’est bien cela qui est passionnant.

 

Mais trêve de digressions (mêmes si elles sont nécessaires pour rendre-compte du très bon moment que nous avons passé), revenons à « Comète », dont le nom est inspiré de la collection de joaillerie lancée par Chanel en 1932, pour mettre en lumière le marché du diamant qui était un peu en chute libre depuis la crise de 1929 et qui n’a finalement eu qu’une durée de vie très limitée. Je ne m’étendrai pas sur l’historique, vous laissant le soin de vous documenter car l’histoire est fascinante, mais je voudrais parler à nouveau de ce parfum, dont le lancement mondial aura lieu début mai mais que nous avons en France depuis déjà quelques semaines.

 

 

In-House Perfumer Olivier Polge

Olivier Polge

 

 

Avec « Comète », la nouvelle création des Exclusifs de Chanel, Olivier Polge n’est pas parti dans une composition d’une originalité folle. Il s’est plutôt attelé à travailler un très bel accord d’iris et de fleur de cerisier (que nous avons senti) avec la fleur d’héliotrope. Le résultat est, un cocon, comme une soie ou un fil de cachemire, confortable, réconfortant même, qui apporte à la marque un vent de modernité tout en restant dans l’élégance de l’esprit Chanel. Si j’avais été un peu dérouté par « Le Lion », le précédent parfum, je dois dire que j’adhère totalement à « Comète ». Il ne me surprend pas, il me rassure, m’enveloppe et m’apporte une sensation de bien-être vraiment significative. Pour moi, il est l’écharpe de soie chantée par Cora Vaucaire, le thé dans un endroit cosy avec de belles tasses en porcelaine anglaise, le coin du feu qui commence à s’éteindre avec l’arrivée du printemps… « Comète » représente toutes ces choses douces, qui font de certains moments de la vie un temps de paix et de confort. Le côté amandé de l’héliotrope se poudre du beurre d’iris et se rafraîchit du côté fleur de cerisier. Tout est beau et bien fait. Bien sûr, on a l’impression qu’on le connait déjà par moment mais peut-être parce qu’on l’attendait beaucoup.

 

 

 

Comète Chanel parfum - un nouveau parfum pour femme 2024

 

 

 

J’ai lu des choses sur « Comète », certains d’entre-vous ont étés déçus peut-être mais moi, je ne le suis pas. Il est beau, qualitatif, moderne et pourtant classique… En somme, il est Chanel ! J’ai pris un grand plaisir à le redécouvrir en groupe et je voudrais remercier Camille, Stéphanie, bien sûr Jean Frédéric et toutes celles, super sympathiques, qui ont su se passionner au cours de cet atelier et renvoyer la balle à Alexane et Flora afin de rendre ce moment un temps d’échange bien agréable, formateur et passionnant. Je voudrais aussi remercier, parce que nous avons beaucoup échangé ces derniers temps, Carine, de la boutique Chanel du Printemps de Lyon qui, à chaque sortie de parfum, à chaque achat, nous fait profiter de sa science et de sa connaissance de la marque sans compter son temps. Bien évidemment, encore une fois, une mention spéciale à Alexane et Flora pour le travail tout en finesse qu’elles ont effectué, leur passion et leur bienveillance. La parfumerie est une passion un peu dévorante mais des moments comme cela sont inestimables !

 


22/04/2024
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Frédéric Malle : 25 ans de direction artistique

 

 

La nouvelle a été annoncée le 19 avril : Frédéric Malle quittera la direction artistique des Éditions de Parfums qui portent son nom à la fin du mois de juin. Il avait créé sa maison en 1999 avec l’ambition d’en faire une sorte de « Gallimard » du parfum (sans jeu de mot) et de donner carte blanche à des parfumeurs afin de les remettre au centre de leur oeuvre. Maintenant, d’autres marques telles Maison Rebatchi, Essential Parfums ou Parfumeurs du Monde marchent sur ses traces mais il a été le premier et, durant 25 ans, il a su, même après avoir vendu Les Éditions de Parfums Frédéric Malle au groupe Estee Lauder en 2015, jouer un grand rôle dans la création, adaptant sa méthode à celle de chaque parfumeur. Je trouve que 25 ans de travail, ce n’est pas rien et j’ai eu envie de revenir sur ce qui a été sans aucun doute, l’une des plus grandes marques de parfumerie de niche tant la liberté de création et de ton était importante. Il fallait saluer le départ de son fondateur alors pourquoi ne pas le faire à travers un petit historique et une promenade dans les parfums que je préfère. J’en ai porté quatre et aimé d’autres. J’en ai donc retenu cinq qui, pour moi, sont la colonne vertébrale d’une marque pas comme les autres.

 

En 1999, tout commence avec une visite de Frédéric Malle, dont la mère avait été directrice des parfums Dior, à Cabris chez Madame Roudnitska dont le mari, Edmond, a été, sans aucun doute l’un des créateurs les plus importants du XXème siècle. Je ne reviendrai pas sur ses compositions mythiques pour me concentrer sur ce que le futur fondateur de la marque considère comme son chef-d’oeuvre. Cette fragrance, créée à la fin des années 50, Frédéric Malle l’a toujours eue dans le nez et dans la tête. Elle n’a pas de nom. Dans le milieu de la parfumerie, on l’appelle « La Prune » et Edmond Roudnitska le considérait un peu comme un parfum maudit car il avait été refusé par Dior et même par Guy Laroche alors qu’il aurait du sortir sous le nom de « Fidji ». Le parfumeur, l’appelait « le galeux » ou « le tondu ». Pourtant, il n’a cessé de le peaufiner, de lui apporter une belle patine pour l’offrir à son épouse. Elle le portera pendant trois décennie et Frédéric Malle, en 1999, vient lui proposer de le sortir enfin pour le public. Il n’a pas de nom, il sera « Le Parfum de Thérèse » et demeure, pour moi, l’un des plus grands chypres de la parfumerie. On l’appelait « La Prune » car cette note de prunol, si chère à Edmond Roudnitska, est présente de l’envolée aux notes de fond mais sa complexité un peu feinte, car la formule en est courte, est unique, déroutante, inattendue et c’est à cela que l’on peut reconnaitre un chef-d’oeuvre. Après un départ de melon d’eau, de concombre et de poivre noir, la fraîcheur se fait ronde puisque nous arrivons sur un coeur de prune, de violette, de rose et de jasmin puis un fond de vétiver et de patchouli. Je ne parle que des notes listées par la marque mais il y en a beaucoup d’autres. Je pense à la bergamote qui adoucis un peu l’envolée à la mousse de chêne, par touches, qui donne au fond son côté facetté. « Un parfum secret, la déclaration d’amour d’Edmond Roudnitska à sa femme Thérèse. Un monument de la parfumerie du XXème siècle porté par une seule femme durant près d’un demi-siècle. Un accord de prune teinté de melon et de concombre d’une modernité prophétique. Une touche de classicisme apportée par la rose et le jasmin. Alors qu’une base de cuir clair vient parfaire ce trésor ». Frédéric Malle voulait, pour lancer sa marque, éditer ce parfum. Ainsi est enfin né « Le Parfum de Thérèse ».

 

 

 

Le Parfum de Therese Frederic Malle parfum - un parfum pour homme et femme  2000

 

 

 

 

"Le Parfum de Thérèse" par Michel Roudnitska :

 

 

 

Lors de cette visite, le directeur artistique demande à Michel Roudnitska, le fils d’Edmond, qui a déjà composé plusieurs parfums, de lui montrer les projets sur lesquels il travaille et arrête son choix sur un étrange oriental épicé « pour femmes brunes ». Frédéric Malle est absolument emballé par ce qu’il découvre et demande à Michel Roudnitska de l’achever en lui rajoutant un peu de vanille, entre-autres, un peu de vanille. Il aurait pu s’appeler « Épices Noires », il sera « Noir Épices ». « La profondeur du noir. Un parfum composé comme une toile de Rothko, où couche après couche, les textures et les couleurs deviennent de plus en plus sombres, profondes, et mystérieuses. Un bouquet d’épices qui repose sur une base crépusculaire de bois de santal et de patchouli. Un départ d’orange et de géranium provoque un léger clair-obscur et ajoute une vibration supplémentaire à ce tableau abstrait ». Avec son envolée d’orange amère et de géranium, son coeur de clou de girofle, de noix de muscade, de cannelle et de poivre noir et son fond de patchouli et de bois de santal, ce parfum atypique va séduire une clientèle bien plus large que prévue et demeure, encore aujourd’hui, l’une des plus belles ventes des Éditions de Parfums Frédéric Malle. Non seulement, il va séduire les femmes brunes et ténébreuses mais aussi les blondes. On raconte que Catherine Deneuve, par exemple, l’a porté. Il va aussi rencontrer un autre public complètement inattendu : les hommes. En effet, il est autant porté par les unes que par les autres. « Noir Épices » n’est pas du tout un grand féminin… c’est un grand parfum. Pour la petite histoire, il est celui que j’ai le plus porté dans la marque. Je continue d’ailleurs même si son prix s’est envolé au cours des trois dernières années. Pour moi, « Noir Épices » est un incontournable de la maison même si on en parle moins que de « Portrait of a Lady ».

 

 

Noir Epices Frederic Malle parfum - un parfum pour homme et femme 2000

 

 

 

Parmi ce que je considère comme faisant partie des iconiques de la marque il y a cette collaboration datant de 2000 avec l’inventive Olivia Giacobetti. Il a pour nom « En Passant » et il fut mon premier parfum de la marque. « Un vent de lilas. Au printemps, les premiers rayons de soleil allument les rues de Paris d’une douceur joyeuse, et un vent de lilas coquin soulève les robes légères. Une trace de concombre absolu accordé à un lilas très épuré donnent à ce parfum une fraîcheur aérienne, un lit de cèdre, de blé et de musc blanc, tout se mêle à la peau pour danser le printemps. Léger comme le printemps ». Ce parfum-là, je l’ai voulu vraiment. J’ai attendu de pouvoir l’acquérir et je l’ai porté jusqu’à plus soif si j’ose dire. C’est un parfum dont la créatrice a le secret. Il est différent, il bouscule les conventions comme une promenade au printemps sur un bord de mer. Le départ de lilas et de concombre est frais, comme craquant, naturaliste et réaliste et nous emmène sur un coeur salin presque imperceptible avant de se poser sur un fond de cèdre et de muscs blancs. Pour moi, « En Passant » est comme un équilibre idéal entre notes florales, musquées et boisées, comme un éveil de la nature d’un jardin de bord de mer. Il n’est d’ailleurs pas, pour moi, sans rappeler, le très beau « Vacances » de Jean Patou et c’est peut-être pour cela que je m’y suis attaché. J’aime énormément ce parfum. Il n’est peut-être pas mon lilas idéal mais il s’en rapproche beaucoup, tout le temps. Je ne le porte plus mais je ne l’ai jamais oublié. Il reste, pour moi, sans aucun doute, l’un des fleurons des Éditions de Parfums Frédéric Malle.

 

 

En Passant Frederic Malle parfum - un parfum pour femme 2000

 

 

 

À l’instar de Pierre Bourdon, de Maurice Roucel et de Dominique Ropion, Jean-Claude Ellena a, hormis à l’époque où il était le parfumeur attitré d’Hermès, beaucoup collaboré aux Éditions de Parfums Frédéric Malle. De « Angéliques Sous La Pluie » à « Heaven Can Wait », il a créé nombre de merveilles pour la marque. J’ai beaucoup hésité car je voulais absolument en retenir une et j’ai opté pour « Rose & Cuir » lancé en 2019 car je pourrais parfaitement le porter. Le parfumeur et le directeur artistique voient ce parfum comme un tableau de Nicolas de Staël, de grands aplats de matières qui se rassemblent, se séparent, se rejoignent… Un parfum d’élégance et de subjectivité. J’ai beaucoup tourné autour de « Rose & Cuir » mais peut-être est-il un peu trop tranché pour moi. « Le calme avant la tempête. Le parfum s’ouvre sur une interprétation très cristalline de la Rose - pure, fuselée, moderne et sans compromis. Une note de cassis, et des extractions uniques de Poivre Timut et de Géranium Bourbon viennent ajouter leurs touches fraîches et épicées. Mais derrière l’azur gronde un orage à peine contenu: le Vétiver et le Cèdre se mêlent à un cuir sombre et terreux. Un mystère qui a pour origine l’IsoButyl Quinoline – molécule intense et amère, désormais oubliée après avoir été mise à l’honneur par la parfumerie audacieuse des années folles. A la fois chatoyante et sobre, cette composition florale, s’affirme au fil du temps et laisse alors paraître une sensualité maîtrisée ». Un départ de géranium Bourbon et de cassis, un coeur de vétiver et de bois de cèdre et un fond de cuir pour recréer une rose inspirée par « Rose » de Rochas créé dans les années trente par Edmond Roundntiska. Peut-être Frédéric Malle et Jean-Claude Ellena voulaient-ils « boucler la boucle ». En tout cas, le parfum est beau, tendre et fort… Comme l’approche d’une certaine perfection.

 

Rose & Cuir Frederic Malle parfum - un parfum pour homme et femme  2019

 

 

"Rose & Cuir" par Jean-Claude Ellena et Frédéric Malle :

 

 

 

Il se nomme « Synathétic Nature » mais il est né « Synthétic Jungle » en 2021. Il a été créé par Anne Flipo et il est le parfum le plus clivant de ma sélection mais il fut, avant sa sortie, pour moi, un véritable coup de foudre. Je l’ai essayé quelques mois avant sa sortie et, ensuite, j’ai acquis un flacon que j’ai porté jusqu’à la dernière goutte. Il m’a tellement séduit par son côté chypre vert, comme un nouveau « Vent Vert » de Balmain, comme une nature étrange et pourtant réaliste. Dès le départ, le galbanum se mêle au muguet et au basilic avant de se parer d’un coeur de jasmin puis d’un fond de patchouli et de mousse de chêne. Il est moderne et absolument fascinant. « Le premier parfum composé par Anne Flipo pour Frédéric Malle. Synthetic Jungle devient Synthetic Nature. Un nouveau nom, soigneusement choisi, pour une formule qui demeure inchangée, un parfum lumineux et luxuriant, mystérieux et provocateur. Anne Flipo a conservé la note de basilic, qu’elle a associée à un bouquet de jacinthe, muguet, jasmin et ylang ylang. Pour ciseler et moderniser l’ensemble, elle a ajouté une note de cassis synthétique et d’acétate de styrallyle : un véritable filtre de brillance et d’éclat pour les fleurs. Elle a également simplifié et épuré les facettes chyprées et cuirées d’origine. Enfin, elle a introduit une note de patchouli, l’un des ingrédients les plus complexes et les plus évocateurs de la palette des parfumeurs ». Incisif, rafraîchissant, profondément segmentant, « Synthetic Nature » me plait, il me séduit, il vient me chercher et il est bien probable que je le porterai encore une fois ou deux même si son prix est devenu, pour moi, un peu prohibitif et qu’il faille que je fasse des choix. Quand il est sorti, j’avais l’impression qu’il ne plaisait qu’à moi… J’adorais ça !

 

Synthetic Nature Frederic Malle parfum - un nouveau parfum pour homme et  femme 2024

 

 

Durant 25 ans, Frédéric Malle a construit une marque, été un véritable directeur artistique, présent, inspiré. Il a mis en valeur les parfumeurs. Parmi les autres parfums que j’aime, je pourrais citer « Angéliques Sous La Pluie » et « Heavent Can Wait » de Jean-Claude Ellena, « Carnal Flower » de Dominique Ropion, « Lys Méditerranée » d’Édouard Fléchier, « Outrageous » de Sophia Grosjman et bien d’autre. En tout cas, je trouve que Frédéric Malle a bien fait son numéro pour paraphraser Robert Charlebois. J’avais envie de saluer son travail avant son départ.

 


21/04/2024
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La Gold collection de Perris Monte Carlo

 

 

 

Gold Collection– Perris Monte Carlo

 

 

En 2022, la maison Perris a eu 20 ans et c’est vrai que je ne l’ai pas fêté alors que j’aime beaucoup les créations de la marque. Elle a été inaugurée par la sortie des quatre premiers parfums de la Gold Collection. En 2023, avec la marque a fêté cet anniversaire avec la création et la sortie de « Shining Moon ». J’ai remis mon nez dans les belles compositions de cet univers en matières et or et je veux revenir sur chaque compositions tout en vous donnant mon ressenti. J’espère que je vous donnerai envie de mettre votre nez dans cette collection qui n’est pas la plus connue de la marque mais que je trouve fondatrice vu qu’elle a été la première.

 

Un parfum où l’ambre gris serait travaillé en majeur et qui serait portable toute l’année malgré une certaine opulence, tel était le postulat de départ de la première fragrance de la marque. Elle a pour nom, tout simplement, « Ambre Gris » « Produit par le cachalot, l’ambre gris a besoin d'être bercé par la mer et le soleil pendant plusieurs années pour mûrir et devenir l'ingrédient précieux utilisé en parfumerie. Son parfum est riche, chaud, très sensuel et extrêmement durable. La rareté naturelle de l'ambre gris et ses propriétés précieuses l’ont rendu mythique ». Les belles matières premières dénichées et transformées de manière équitable et éthique, sont le cheval de bataille de Gian Luca Perris et, dès 2012, le fondateur de la marque a joué les globe trotters pour trouver les composants de ses parfums, de la source au produit fini. Si l’ambre gris est le fil conducteur de ce parfum, il n’apparait vraiment qu’au coeur, associé à des notes de rose et d’iris mais après une envolée de clou de girofle et de géranium. Le fond, de musc, de benjoin, de labdanum et de vanille ajoute à l’ensemble une légèreté un peu feinte car le parfum tiens très bien. « Ambre Gris » revêt un côté un peu vintage mais je le trouve à la fois unique et agréable. J’aime beaucoup ce travail autour d’une matière première qui se situe, pour moi, quelque part entre attirance et répulsion. Il n’est peut-être pas celui que je porterai le plus facilement mais je le trouve vraiment très réussi.

 

 

Ambre Gris Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour homme et femme 2012

 

 

 

« Une note de tête fraîche et vivifiante de bergamote évolue vers un cœur sensuel de fleurs délicates et de fruits gorgés de soleil. La note boisée est enrichie par des notes de vanille et de musc. Dans Bois d'Oud nous avons utilisé des épices pour souligner le côté naturel, oriental et épicé caractéristique de l’Oud ». Plus simple, duel avec son départ de bergamote et son coeur de cannelle, d’épices, de rose et de jasmin puis vient ce oud, envahissant et pourtant très occidentalisé en fond. Il est associé à des notes de muscs, de vanille et de safran. C’est un parfum dans lequel la note de oud est travaillée en majeur et pourtant, je lui trouve une certaine légèreté. Pour moi, ce parfum, est un paradoxe. Il oscille entre élégance et animalité. Il est sans doute celui qui me conviendrait le moins dans la collection. Je le trouve dense mais sans excès. En revanche, la note de oud est pour moi, un peu dérangeante par moment et attractive à d’autres. Parfois, lorsque je me dis que je trouverais un jour un parfum oud que je pourrais vraiment porter, celui-ci me revient en mémoire mais il n’est pas, en dépit de sa qualité, un coup de coeur. En effet, il y a une note qui me dérange parfois et qui m’empêche de le trouver exactement à mon goût.

 

Bois d'Oud Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour homme et femme 2012

 

 

 

 

Avec son côté épicé et légèrement gourmand, « Essence de Patchouli » est sans doute l’un des parfums de la collection que je préfère. Après une envolée de clou de girofle, d’amande, de géranium et de rose puis son coeur, très solinote de patchouli et son fond de santal, d’ambre, de vanille, de labdanum et de bois de gaïac qui lui confère quelque chose de presque sucré mais sans jamais être trop tranché. « Le patchouli pousse en Indonésie, Chine et Inde. L'huile essentielle a une forte odeur boisée, camphrée de mousse humide. La meilleure qualité a une odeur de chocolat amer. L’Essence de Patchouli, un parfum de luxe, une émotion terreuse et exotique qui stimulera vos sens en laissant derrière vous une belle aura nostalgique ». Si je lui préfère, d’une courte tête, « Patchouli Nosy Be », dans la collection noire de la même marque, je le trouve vraiment très réussi. Il me plairait presque mais je lui trouve, curieusement, quelque chose d’exclusivement féminin. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais j’aime beaucoup le sentir.

 

Essence de Patchouli Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour homme et  femme 2012

 

 

 

Un cocon, propre et très bien réalisé, tel est « Musk Extrême ». Il s’ouvre avec des notes de roses rendues presque « champagne » par des aldéhydes puis vient un coeur d’épices, d’ylang-ylang, de jasmin et d’iris et enfin un fond muscs blancs, notes boisées et vanille. « Au fond des montagnes himalayennes, Musk Extrême est véritablement l’odeur de sophistication et de sensualité. Ce parfum chaud et durable fait une impression éternelle sur votre psyché ». C’est un parfum propre, très aldéhydé, profondément élégant et très réconfortant. Je l’ai porté et, curieusement, je sens très bien la profusion de muscs blancs alors qu’il m’arrive d’avoir une vraie anosmie pour certaines molécules. L’impression, sur ma peau, est celle d’un linge frais, propre, d’une coupe de champagne et d’un flocon de coton. Pour moi, ce parfum est une très belle réalisation qui sort un peu des sentiers battus mais dans lesquels muscs d’inspiration animale et muscs blancs se rencontrent et s’éloignent. J’aime bien « Musk Extrême ». Il est réjouissant et il me plait beaucoup. Je pense qu’il mérite qu’on y mette ou y remette son nez. En tout cas, c’est une belle réussite.

 

Musk Extreme Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour homme et femme 2012

 

 

Sorti en 2023, « Shining Moon » fêtait les dix ans de la marque et de la collection. Gian Luca Perris a inventé un parfum inédit, original et, finalement assez déroutant pour les amateurs de la marque car, je le trouve à la fois sophistiqué et très inattendu. Certes, la Collection Or est assez étonnante en général mais « Shining Moon » en surprendra plus d’un. C’est un évènement et je dois dire que je suis content de l’avoir découvert. Je pourrait tout à fait porter ce parfum, je le dis dès l’introduction car, vraiment, il me plait bien. « Un parfum qui capture un instant une émotion, une image, enveloppée dans la lumière d'une lune brillante. Un départ frais et lumineux de poivre rose. Naît alors d'un kaléidoscope olfactif qui associe un cœur fleuri de magnolia, de jasmin et de rose à une base de cèdre de Virginie et de santal adoucie par du cashmeran, de l'Iso E super et du musc. La fusion des fleurs et des bois tendres révélé un jus surprenant, raffiné et magnétique. Un parfum festif, évocateur, qui capture la magie et la poésie de la lune… ». Et voilà qu’apparaît sur ma peau, une fragrance en clair-obscur, tendre et florale avec, tout de même une certaine force. Pour moi, « Shining Moon » est aussi à la jonction entre matières naturelles et synthétique et a été composé grâce à une palette très large du parfumeur. Après une très belle envolée de poivre rose qui vient titiller mon nez apparait un coeur floral, très transparent, qui mêle des notes de magnolia un peu aquatiques mais quand même rondes, de jasmin et de rose. Au bout de son évolution, le fond très complexe et enveloppant enrichit ce bouquet avec la conjonction de la molécule d’iso-E-super, de muscs, de cashmeran soutenus par le côté très doux du bois de santal et légèrement poudré du cèdre. Je dois dire que je trouve que le mélange est addictif. Sur ma peau, la tenue est excellente (enfin sur mon bras car je ne l’ai pas encore essayé autour de moi) et le sillage tout à fait correct. J’aime beaucoup ce parfum et le fait qu’il soit un peu un tournant pour la marque. Novateur, délicat, « Shining Moon » est une belle belle trouvaille.

 

 

Shining Moon Perris Monte Carlo parfum - un nouveau parfum pour homme et  femme 2023

 

 

Le grand écart entre les quatre premiers parfums de le Gold Collection sortis entre 2012 et 2013 et le dernier qui date de 2023 est assez impressionnant. J’ai comme l’impression, qu’il s’agit d’un tournant notamment pour cette série et même pour la marque. Perris Monte Carlo demeure l’une des marques que je préfère depuis que je l’ai découverte et je salue, avec cet article, l’engagement et l’inventivité de son fondateur Gian Luca Perris.

 


20/04/2024
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Jardins d'Écrivains et les Cocottes de Paris, l'univers d'Anaïs Biguine

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C’est en 2012 qu’Anaïs Biguine crée sa marque, « Jardins d’Écrivains » en commençant par des bougies puis en développant tout une gamme de fragrances et d’objets parfumés et en lançant pas moins de quatre collections : Les Eaux de Parfums, Les Cuirs, Les Cocottes de Paris et Gri Gri que je ne connais pas encore plus toute une gamme de colognes et de macérations florales. J’ai déjà évoqué « Marlowe », « Orlando », « Gigi » et « Alcools » qui est l’un des fleurons de la collection des Cuirs. Dans sa boutique du 15 rue des Tournelles à Paris, la marque est au centre de tout un univers hommage non seulement à des écrivains mais également aux personnages de certains romans à un certain nombres de personnalités (dont les demi-mondaines) qui ont marqué leur époque. J’ai eu envie de me promener dans le petit monde créé olfactivement par Anaïs Biguine car j’ai eu l’occasion d’avoir accès à plein de doses d’essai mais il me reste encore beaucoup de fragrances à découvrir.

 

 

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Anaïs Biguine, la créatrice de la marque.

 

Pour commencer, je vais rester dans la collection des Eaux de Parfum qui sont vendus en 100 ml à un prix très raisonnable compte-tenu de leur qualité et de la créativité avec laquelle elles ont été composées. C’est en hommage à Aurore Dupin baronne Dudevant mieux connue sous le pseudonyme de George Sand. Certes, Nicolas de Barry avait déjà créé une fragrance supposée traduire son univers mais l’interprétation d’Anaïs Biguine est bien différente. L’ouverture est très fraîche avec des notes de néroli et de bergamote et on entre dans un coeur d’héliotrope très poudré, de café et de tabac qui s’appuie sur un fond presque frais de muscs blancs et rond avec des notes de baume du Pérou et de myrrhe. Sorti en 2012, « George » a été le premier parfum pour soi de la marque. J’ai eu l’occasion, plusieurs fois, de l’essayer et je l’ai bien tête. C’est un parfum très délicat et finement réalisé. Je lui trouve presque des accents d’absinthe. J’aime beaucoup son côté à la fois très XIXème et très moderne. Je ne le porte pas encore parce que j’ai opté pour « Orlando » et qu’on ne peut pas tout avoir mais je pense que je pourrai le faire prochainement car il me plait beaucoup.

 

 

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Créé en 2013 en hommage au sulfureux écrivain et dramaturge britannique, « Wilde » est une véritable plongée dans un univers paradoxal, voire sulfureux. Les notes de tête sont la bergamote et le raisin, rond et élégant mais c’est le choix fait pour le coeur qui, je trouve confère à cette fragrance son côté dandy qui est vraiment indéniable. Jugez plutôt, un oeillet piquant, un lait de figue presque crémeux et des notes envoutantes de thé. Le parfum est soutenu par un vétiver très présent et une mousse de chêne élégante. J’ai été très séduit par « Wilde » et c’est vrai que c’est un peu avec ce genre de parfum que j’imagine le très libre Oscar. On a l’impression de se promener dans l’univers à la fois sombre et élégant de « l’Éventail de Lady Windermere » ou de suivre Mr Worthing dans « L ‘Importance d’Être Constant ». Je trouve le jus très mixte et, si je pourrais très facilement me l’approprier, je l’imagine également sur une fille très enjouée et pleine de vie car « Wilde » m’évoque tout de même un peu la fête.

 

 

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Dans la collection Cuirs qui représente les auteurs de la pléiade, j’ai opté pour « Alcools » dédié à Apollinaire mais les trois autres sont vraiment très beaux également. J’en veux pour preuve « Exil » inspiré évidemment de l’oeuvre de Saint John Perse lancé en 2018. C’est un cuir aromatique profond et élégant à la fois qui s’ouvre avec une envolée d’eucalyptus et de thym et nous conduit à de surprenantes notes de coeur de clou de girofle et d’ambre. Le fond est tout aussi original car, s’il est construit autour d’un cèdre très cuiré, il est aussi poudré par des notes de musc et d’héliotrope. Je l’ai senti il y a déjà quelques temps et j’y suis revenu lors de notre dernier séjour à Paris car je trouve que c’est vraiment une réussite. « Exil » est atypique, c’est un fait et je l’ai énormément aimé. Il est très chic et, en même temps, jamais convenu. Il se veut une invitation au voyage et il l’est. C’est un parfum que j’essayerai bien.

 

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Les Cocottes de Paris font la part belle à ces mythiques demi-mondaines qui ont eu, finalement, une grande importance dans le Paris du XIXème siècle. « La Castiglione » et « Mlle Cléo » m’ont bien plu mais c’est sur « la Belle Otero », lancé en 2015, que mon nez s’est attardé car j’ai trouvé qu’il y avait une vraie originalité tant dans la pyramide oflactive que je vais détailler que dans l’agencement à la fois cohérent des notes. Je trouve qu’Anaïs Biguine a, avec cette fragrance, réalisé vraiment quelque chose de très original et de vraiment élégant. La complexité commence tout de suite avec des notes de tête surprenantes de néroli, de poivre, d’absinthe, de figue et de gingembre et, d’emblée, le parfum est très rond et envoutant. Au coeur, on retrouve le côté poudré et finalement très XIXème de la violette associé à des muscs, de la lavande et du narcisse ainsi que des accents de buchu qui est une plante sud africaine très aromatique. Le parfum repose sur des notes de fond d’iris, d’encens et de santal qui lui donnent un côté à la fois profond et poudré. J’ai beaucoup aimé cette interprétation de ce que pouvait être le parfum de « la Belle Otero ». Je ne sais pas si je pourrais le porter mais vraiment, j’ai été emballé lorsque je l’ai eu sur mon poignet.

 

 

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Parmi les colognes que j’ai beaucoup aimé, je me suis arrêté sur « L’Eau de Marceline », dédié je pense à la poétesse Marceline Desborde-Valmore et qui est, je trouve, la plus atypique de la collection avec une ouverture de fleur d’oranger, de cerise, de chèvrefeuille et d’iris soutenue par des notes aquatiques vraiment agréables pour aller sur un coeur d’ylang ylang et un fond de rose. Nous sommes loin de la cologne classique hespéridée et aromatique mais je ne l’ai sentie qu’une fois et je ne l’ai jamais oubliée. Si la concentration est très légère, il faut bien dire que la fragrance est magnifique et que j’ai été presque frustré qu’elle n’existe pas en eau de parfum. C’est un petit plaisir pas cher car c’est un un grand conditionnement de 300 ml. J’ai vraiment adoré et il est bien probable, si je la trouve, que je vais m’offrir « L’Eau de Marceline » pour après la douche dans un avenir proche.

 

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Il existe bien d’autres merveilles dans les collections inventées par Anaïs Biguine et je trouve que Jardin d’Écrivains, tout comme Les Cocottes de Paris sont à découvrir absolument d’autant, et j’insiste, que, compte-tenu de la finesse des créations et de la qualité des matières premières, tous les parfums ont un rapport qualité-prix tout à fait excellent. J’ai eu un coup de coeur pour cet univers parfumé et je pense que j’y reviendrai souvent. Je ne sais pas où la marque est distribuée en région aujourd’hui mais si vous tombez dessus, vraiment il faut aller la découvrir. Ce sera, immanquablement, une belle expérience olfactive.

 


19/04/2024
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Exquise trouvaille : "Agua Nativa"

 

Agua Nativa Parfumeurs du Monde parfum - un parfum pour homme et femme 2016

 

 

 

« Un accord boisé, épicé et hespéridé chamanique inspiré des Indiens Shipibos ». Je n’avais pas re-senti « Agua Nativa », créé pour Parfumeurs du Monde par Michel Roudntiska en 2016. Je dois dire que, même si ce parfum me sort complètement de mes goûts habituels puisqu’il s’agit d’un boisé, il est tellement beau et original que je pourrais parfaitement le porter. Il a toujours été mon préféré dans la marque et il le reste. Je trouve qu’il est difficile de faire un beau parfum complexe avec seulement la petite partie de la palette du parfumeur que sont les matières naturelles. Celui-ci est une vraie réussite. À la fois riche et ethnique, il s’ouvre avec des notes de menthe, de pamplemousse, de basilic, d’orange et d’ylang-ylang qui nous conduit sur un coeur très étonnant de piment, de petit-grain, de palo santo, de cannelle, de géranium et de clou de girofle puis se pose sur un fond de patchouli, de vanille et de vétiver. Très honnêtement, lorsque j’ai découvert ce parfum avec son créateur lors d’une conférence, il n’a pas été celui que j’ai préféré mais je l’ai beaucoup aimé quand même. Ceci dit, il m’a fallu le porter sur ma peau pour me rendre compte qu’il me plaisait autant.

 

Agua Nativa Parfumeurs du Monde parfum - un parfum pour homme et femme 2016

 

 

Michel Roudnitska décrit ainsi son inspiration : « Parfum cérémoniel de la forêt Amazonienne. Agua Nativa est conçue comme un parfum « cérémoniel » utilisé dans les rituels de guérison par les indiens Shipibos d’Amazonie. Il m’a été inspiré par les plantes sacrées de la forêt Amazonienne utilisées par ce peuple. Cette fragrance aurait le pouvoir de vous aider à rencontrer votre âme sœur… ». Je trouve la signature de Michel Roudnitska absolument unique. J’ai porté plusieurs de ses créations et je les ai aimées vraiment énormément. Je citerai bien sûr « Bois de Paradis » composé pour DelRae, « Madagascan Jasmine » pour Grandiflora et bien sûr « Noir Épices » pour Les Éditions de Parfums Frédéric Malle. Avec « Wood of Life » pour Anima Vinci et « Agua Nativa », le parfumeur s’affranchit complètement d’une inspiration florale ou chyprée pour aller vers des boisés verts et francs. Vraiment, cela lui convient bien car le côté « chamanique » s’accorde avec sa personnalité à la fois chaleureuse et spirituelle. Fils d’un grand parfumeur, Michel Roudnitska a su s’affranchir de son influence et de ses références pour acquérir une signature tout à fait personnelle et originale. « Agua Nativa » est vraiment une preuve de plus de son grand talent.

 

The Fragrance Foundation France | Tribune à Michel Roudnitska, fils  d'Edmond – The Fragrance Foundation France

 

Michel Roudnitska

 

 

 

 


18/04/2024
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Promenade dans mes doses d'essai

J’étais complètement passé à côté de « L’Esprit Libre », créé par Yann Vasnier pour Divine en 2021. Il est vrai que, bien que nous ayons une boutique à Lyon, c’est une maison que j’avais exploré il y a quelques années et sur laquelle je ne me suis que peu penché depuis. L’idée est de s’engager dans des créations de parfumerie fine, dans la tradition française et je dois dire que c’est souvent joliment réalisé. « L’Esprit Libre » est un masculin à la base mais je pense qu’il peut parfaitement plaire aux femmes. Yvon Mouchel, fondateur de la marque en décrit ainsi l’inspiration « La clarté d’un ciel d’été. Une brise légère, verte et fruitée – bergamote, vert de mandarine – et soudain, sans que l’on s’y attende, une onde radieuse de notes florales – pivoine et magnolia. En son cœur, le sourire bleu de l’iris, poudre et terre à la fois – absolue d’iris et beurre d’iris. Un long final de muscs et d’ambre gris. l’esprit libre, le parfum de la liberté » et je trouve qu’il est très éloquent lorsqu’il parle de cette composition. Après une envolée très douce et fraiche à la fois de bergamote, de vert de mandarine et de graine de coriandre, le coeur, construit autour d’un absolu et d’un beurre d’iris poudré et tendre se pare des qualités florales de la pivoine et du côté plus sec et aquatique du magnolia puis le parfum évolue sur un très beau fond de graine d’ambrette, de cashmeran, de cèdre de Virginie et d’ambre gris. On pourrait le qualifier de floral boisé. Je lui trouve un faux classicisme et une vraie personnalité qui, parfois, lorsqu’il évolue sur ma peau, me rassure et, à d’autres moments, tend à me surprendre. En tout cas, il n’est peut-être pas tout à fait pour moi mais je le pense vraiment beau et facile à aborder à la fois. C’est une très jolie découverte.

 

l'esprit libre Divine parfum - un parfum pour homme et femme 2021

 

 

Il y avait très longtemps que je n’avais pas senti « Oranges and Lemons Say The Bells of St. Clement » créé par James Heeley pour sa marque éponyme en 2010. Je l’ai mis sur ma peau et j’ai été très surpris car je ne suis pas très attiré par la fleur d’oranger ou le néroli travaillés en majeur et ce parfum est peut-être celui qui confirme la règle. « Cette version anglaise chic, contemporaine et fraîche, de l’Eau de Cologne traditionnelle s’inspire de ‘Oranges & Lemons’, comptine du 18ème siècle aux rimes joyeuses, célébrant les clochers de Londres. Oranges, citrons, bergamote et néroli se combinent aux notes de thé Earl Grey et de vétiver, créant ainsi un nouveau classique anglais ». L’envolée est clairement hespéridée avec des notes fusantes de citron, d’orange et de bergamote puis le coeur de néroli, de thé noir et de petit grain vient prendre toute la place et se poser sur un fond de vétiver et d’ylang-ylang. Comme ça, dans la description, on pourrait penser qu’il ne s’agit-là que d’un beau classique sans vraiment de personnalité mais il n’en n’est rien. L’harmonie des notes se joue comme sur la partition et vient compléter avec plein de twists, une ligne mélodique très romantique. Je ne sais pas si la métaphore est parlante mais ce parfum m’a évoqué une petite musique qui nous trotte dans la tête, vient et revient tant qu’on ne l’a pas chantée à voix haute. C’est un peu pareil avec « St. Clément », tant que je ne l’avais pas porté, j’avais envie d’essayer. La seule différence est que je ne l’ai pas oublié.

 

Oranges and Lemons Say The Bells of St. Clements James Heeley parfum - un  parfum pour homme et femme 2010

 

 

« Une île, une date comme autant d’indices nous ramenant à la découverte du patchouli en Europe. A l’origine, antimite naturel glissé au cœur des rouleaux de soie venant d’Indonésie, en plein cœur du XIXème siècle, son somptueux parfum se révéla à partir de 1834 aux élégantes de Paris. « Pourquoi cette date ? Tout simplement parce qu'en déroulant la soie qui le contenait, Paris en cette année, découvre le patchouli. On imagine son parfum en étole de zibeline attendant une voiture. » » Serge Lutens J’aime beaucoup la note de patchouli et c’est un peu ma marotte du moment. J’ai redécouvert « Bornéo 1834 » créé par Christopher Sheldrake en 2005 pour Serge Lutens. Autour du patchouli, le parfumeur a ajouté des épices mystérieuses chaudes et froides et des bois précieux. Il y a peu de notes listées par la marque et je préfère ne pas trop spéculer. Pour moi, « Bornéo 1834 » revêt des facettes un peu fleurs blanches et fève de cacao ou fève de tonka, je ne sais pas très bien et je trouve aussi une facette un peu cardamome fraîche. J’ai porté ce parfum il y a bien des années et je l’ai redécouvert quand il a été réédité dans la collection Gratte-Ciels. Je le trouve un peu différent du souvenir que j’en avais. Je le trouve plus solinote, moins épicé mais plus intense. En tout cas, j’aime ce parfum mais il est devenu, hélas, très onéreux. Je ne suis pas certain que je franchirai le cap dans l’avenir une autre fois.

 

 

 

 

Borneo 1834 Serge Lutens parfum - un parfum pour homme et femme 2005

 

 

 

« Avec Lucien Acquarone, mon complice de maquis et de brousse, grand magicien de la distillation de plantes à parfum, nous passions souvent par la Réunion en partant ou en revenant de Madagascar. Nous y achetions des huiles essentielles de vétiver Bourbon et plus d’une fois, au petit matin, nous avons assisté à sa récolte épuisante sur les plantations de l’île. Cette herbe à la robustesse impressionnante, capable de résister même aux cyclones, permet de lutter contre l’érosion des sols et sa culture consolide les économies fragiles. Cela nous a donné l’idée de tenter une production de vétiver à Madagascar, à partir des souches-mères de la Réunion. Cette aventure nous a permis d’appréhender les difficultés liées à la culture du vétiver. Elle m’a aussi donné envie de travailler toutes les facettes et tous les contrastes de ce vétiver Bourbon. Son aspect roots autant que sa noblesse » tels sont les mots du parfumeur pour expliquer son inspiration. Je n’avais pas re-senti « Vétiver Bourbon » créé par Marc-Antoine Corticchiato depuis sa sortie en 2022 et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’avais pas accroché à l’époque. Seulement voilà, je suis entêté et, lorsqu’il s’agit de Parfum d’Empire, j’ai toujours envie de redécouvrir les créations. De plus, le printemps peine à arriver et le vétiver est une matière première qui m’aide souvent à sortir de l’hiver. Ce parfum s’ouvre sur un départ d’angélique et d’ambrette pour arriver sur un coeur de beurre d’iris, de vétiver et de clou de girofle et se pose enfin sur un vétiver rêche, profond, assez brut. Je ne suis toujours pas vraiment surpris par ce parfum. Je ne me souvenais même plus que j’en possédait un échantillon. Je lui trouve toujours, sur la peau, une facette presque « épinard » qui me dérange un peu. « Parfum-matière qui exalte le caractère sauvage de la précieuse essence. Le vétiver assume ici son caractère bien trempé. Plus encore : sa virilité. Car s’il ancre de longue date les sillages masculins, c’est bien souvent sous une forme policée, urbaine, amadouée. Dans Vétiver Bourbon, Marc-Antoine Corticchiato l’affranchit de ses manières très civilisées pour le rendre à son élégance native. Celle d’une matière qui, à l’état brut, est un parfum en soi, unique et contrasté ». Pour moi, c’est un vétiver un peu terreux et assez simpliste. Je ne reconnais pas vraiment le côté baroque de la signature du parfumeur et, je dois le dire, « Vétiver Bourbon » me laisse un peu sur ma faim.

 

Vetiver Bourbon Parfum d'Empire parfum - un nouveau parfum pour  homme et femme 2022

 

 

 

Voilà, comme vous avez pu le constater en lisant l’article, je me suis astreint à porter chaque parfums pour vous donner envie de les découvrir. En tout cas, je me suis amusé. Je n’ai pas eu vraiment de coup de coeur mais chacune de ces créations est à redécouvrir et je pense qu’elles peuvent plaire à plusieurs d’entre-vous. N’hésitez pas à me donner votre ressenti, je le lirai avec plaisir.

 


17/04/2024
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Quatre livres incontournables sur le parfum

Il existe de nombreux ouvrages très bien documentés sur le parfum. J'en ai retenu quatre que je trouve tout à fait formidables :

 

 

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“Le que sais-je ?” mythique écrit par Edmond Roudnitska

 

 

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L’excellent livre de Jean-Christopher Géguen

 

 

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Un petit livre indispensable de Nicolas de Barry

 

 

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L’anthologie du point de vue historique réalisée de main de maître par Élisabeth de Feydeau

 

 


16/04/2024
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Une Nuit Nomade ou les carnets de voyage d'un passionné

* Article entièrement réécrit

 

C’est à Dijon, il y a quelques années que j’ai découvert Une Nuit Nomade une marque née en 2013 et, si j’avais ponctuellement parlé de quelques parfums, je n’ai jamais consacré de revue complète à la marque. J’ai eu l’occasion de tout re-sentir et je trouvé trouvé qu’il était temps de m’y pencher complètement. La marque compte aujourd’hui 12 parfums créés par Serge de Oliveira, Karine Chevallier, Nathalie Feisthauer, Annick Menardo, Jérôme di Marino et Elia Chiche. C’est un univers de voyage plutôt bien imaginé et peut-être que je pourrais avoir quelques coups de coeur, l’avenir le dira. J’ai pris le temps d’essayer tous les parfums de la maison et j’en ai retenu six dont je vais essayer de vous parler en détail. La marque se décline en trois collections que je vais essayer d’explorer consciencieusement. Au moment où je réécrit cet article, la marque compte 15 créations et j’en ai sélectionné cinq. Alors partons en voyage et suivons les fondateurs de la marque dans ses pérégrinations.

 

« C'est l'histoire d'un homme que vous avez peut-être croisé du côté de Java. On le dit grand, la peau tannée par le soleil et tatouée par le temps. On l'aurait aperçu dans les plaines de la région de Garut, chevauchant à pleine vitesse un vieux vélo hollandais. Mais qui est-il ? ‘Mr. Vetiver’ est un parfum élégant et raffiné qui lui rend hommage en révélant toute la fraîcheur du Vetiver sur un accord épicé et délicat de Cardamome ». J’avais eu un coup de coeur, quand je l’ai découvert pour « Mr Vétiver » sorti en 2014 dans la collection Une Nuit à Bali. En général, je n’aime pas genrer les parfums mais il faut quand même l’admettre, celui-ci s’adresse plutôt aux gentlemen qu’aux ladies quoi que certaines pourraient avoir l’audace de le porter et c’est tant mieux. Je le trouve toujours très beau et il me séduit avec son départ de cardamome, de pamplemousse un peu amère adouci par le citron vert et rehaussé de basilic et d’estragon, son coeur de géranium et son fond très original construit autour du vétiver et du piri piri que j’avais découvert comme matière première lors d’une conférence avec le parfumeur Michel Roudnitska. C’est un parfum d’aventuriers ou d’aventurières (tiens, pourquoi pas, j’imagine bien Karen Blixen ou Alexandra David-Neel avec cette fragrance), racé, profond, vraiment super réussi. J’aime beaucoup le sentir et, sur moi, il est vraiment top.

 

Mr. Vetiver Une Nuit Nomade Cologne - un parfum pour homme 2014

 

 

 

Un départ de bergamote et de pamplemousse un peu amer rehaussé d’une pointe de safran, un coeur de jasmin, de tubéreuse, d’ylang-ylang et de glycine et un fond de santal, d’ambre, de benjoin et de vanille, tout y est pour que « Fleur des Fleurs », issu de la collection Une Nuit à Bali, sorti en 2015 et composé par Karine Chevallier, me plaise et c’est vrai que je l’aime bien. C’est une invitation au voyage dans un univers floral et exotique très prenant, très enveloppant que le maître parfumeur nous propose et je dois dire que je me laisse vite emporter. Il faut dire que je suis client de ce genre de floraux un peu cocon qui peut être suffisamment solaire pour être porté l’été et dense pour amener de la lumière en hiver. La marque le décrit ainsi : « Bali, l’île aux fleurs. L'Ylang-Ylang en malais signifie ‘Fleur des Fleurs’ tant elle exhale des notes complexes, tant ses vertus sur le corps et l'esprit sont insensées. Le Jasmin n'est autre que la reine de la nuit, attendant le coucher du soleil pour que son parfum puissant et chaud se libère. ‘Fleur des Fleurs’ est une ode à la délicatesse des fleurs blanches, un accord intense qui s'adoucit dans une élégance poudrée et subtilement boisée ». Sur ma peau, la facette poudrée ne ressort pas du tout mais je peux ressentir tout le côté floral et très exotique que j’aime beaucoup. Oui c’est un beau parfum même si j’en connais, dans d’autres marques qui me plaisent tout autant. Il reste que « Fleur des Fleurs » est une valeur sûre pour les amateurs de ce genre de fragrance. En tout cas, il s’agit d’une très belle création à sentir et à essayer.

 

Fleur des Fleurs Une Nuit Nomade parfum - un parfum pour femme 2015

 

 

Créé en 2016 par Nathalie Feisthauer, « Murmure des Dieux » est typiquement un floral très mixte. Je dois dire que je suis très à l’aise avec cet univers très enveloppant et un peu frais tout de même. « ‘Murmure des Dieux’ rend hommage à l’emblématique fleur de Bali, la fleur du frangipanier. A la fois symbole du Dieu Shiva et medium de prière, elle décore de ses couleurs vives la plupart des temples. Une phrase olfactive comme un mantra sur la peau, à l’accord délicat entrelaçant la douceur, légèrement amandée, de la fleur de frangipanier, l’onctuosité́ de la vanille et la rondeur rassurante des muscs. ‘Murmure des Dieux’ est un parfum exotique, solaire et extrêmement spirituel ». L’envolée duelle entre la douceur de la bergamote et l’opulence de l’ylang-ylang donne le ton et j’aime beaucoup le coeur complètement atypique qui mêle l’absolu de fleur de frangipanier très solaire avec des notes d’hédione et la résine d’élémi. Le fond est à la fois cuiré avec une forte présence de ciste labdnanum et de benjoin et rond avec l’ambre et la vanille poudrées par les muscs blancs. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais il est vrai que ce parfum complexe m’a plu par la dualité entre notes enveloppantes et fraîches voire même presque aquatiques. C’est une création qui allie singularité et évidence car il est facile à porter car très délicat et finement travaillé. Je reconnais bien la signature de Nathalie Feisthauer et je dois dire que « Murmure des Dieux » fait partie de mes coups de coeur de la marque.

 

Murmure des Dieux Une Nuit Nomade parfum - un parfum pour homme et femme  2016

 

 

Je ne suis pas très attiré par les parfums ambrés et j’avais un peu fait l’impasse sur « Ambre Khandjar » créé par Jérôme di Marino en 2019 et je crois que c’était un tort. En le redécouvrant, j’ai vraiment aimé son évolution. Le parfumeur en décrit ainsi l’inspiration : « "Ambre Khandjar" a été inspiré par un voyage inoubliable à Oman. Évocation ultime de l'Orient, j'ai voulu rendre hommage aux émanations d'Oman, à travers des baumes précieux que j'ai explorés. Pour faire écho à cette sophistication, un duo de vanille noire et de bois de santal apporte une addiction modérée ». Le départ de prune et de mandarine se fait très dense dès la vaporisation et nous conduit sur un coeur un peu incongru de ciste, de labdanum, de vanille, d’iris mais aussi d’ylang-ylang pour se poser sur un magnifique fond de patchouli, de santal et de benjoin. La marque en donne aussi une lecture assez étonnante : « Ambre Khandjar est un hommage au pouvoir des traditions. C’est un ambre oriental puissant aux facettes liquoreuses et sèches, au sillage de cuir et de vanille qui le rend intemporel, chaud et addictif. Un parfum de peau tannée par le soleil et par la froideur du métal ». Pour ma part, cette très belle création est un ambré « joyeux », très moderne avec des notes un peu liquoreuses qui, étrangement, ne me dérangent pas du tout. Je ne sais pas si je pourrais le porter car je l’ai essayé un jour où il faisait sans doute trop chaud pour cela mais j’aime bien le résultat sur ma peau et je ne regrette pas du tout d’avoir approfondi mon impression.

 

Ambre Khandjar Une Nuit Nomade parfum - un parfum pour homme et femme 2019

 

 

À sa sortie en 2023, je n’avais même pas senti « Sugar Leather » et c’est sur l’insistance de Serge, de la parfumerie Le Paravent à Lyon, qui vient de faire rentrer la marque, que j’ai franchi le pas. Franchement, je ne le regrette pas car j’ai été agréablement surpris par la délicatesse de ce parfum ni trop cuir, ni trop sucré. « Notre caravane nomade s’étire en silence.  Nous avançons au rythme des dromadaires, dans ce mouvement de balancier presque hypnotique. La selle de nos hôtes, chauffée par un soleil arrogant, dégage une odeur de cuir suave et délicate. Nous approchons d’Al Khaluf. Le paysage est presque lunaire.  Le sable a changé de teinte, désormais d’une blancheur aveuglante. Nous devenons si petits dans ces dunes de sucre. ‘Sugar Leather’ comme un morceau de cuir recouvert de sable blanc, caramélisé par les flairs du soleil. Un parfum gourmand, racé, épicé ». J’ai, finalement, trouvé ce parfum tout à fait équilibré et même, qui l’eut cru, facile à porter. Je ne suis pas un fan des gourmands, bien loin de là mais je me suis fait plaisir à le sentir et le re-sentir. Il fait partie de la collection Une Nuit à Oman et je le trouve assez addictif. Il n’est ni trop complexe, ni trop simple, ni trop liquoreux, ni trop caramélisé. C’est un cuir tout doux et peut-être s’adressera-t-il à celles et ceux qui ont du mal avec cette matière première et qui ont envie d’explorer de nouveaux horizons.

 

 

 

Sugar Leather Une Nuit Nomade parfum - un nouveau parfum pour homme et  femme 2023

 

 

 

J’ai fait l’impasse sur « Love At The First Sight » car j’en ai tellement parlé que j’avais peur d’un peu trop radoté mais aussi sur « Memory Hôtel » car, lorsque j’ai commencé à écrire ce blog, je l’ai évoqué pas mal. J’ai préféré me concentrer sur des fragrances que je n’avais pas évoqué. Je ne me suis pas non plus intéressé à « Jardin de Misfah » car les autres blogueurs l’ont assez chroniqué et j’aurais répété la même chose qu’eux. En revanche, j’ai d’autres parfums à mieux explorer. Cela donnera peut-être lieu à une seconde revue dans les mois qui viennent. Je voudrais aussi dire que j’ai rencontré, vraiment très brièvement le fondateur de la marque et qu’il m’a fait une excellente impression tant par sa gentillesse que par son humilité. Cela m’a donné envie de remettre mon nez dans les parfums de cette marque et je ne le regrette pas du tout.

 


15/04/2024
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Découverte de l'édition 2024 du Muguet de Guerlain

 

 

 

Guerlain MUGUET Millésime 2024 ~ Nouveaux Parfums

 

 

 

Comme chaque année, la maison Guerlain et son maître parfumeur, Thierry Wasser, mettent sur le marché un solinote (ou presque) dans lequel le muguet, fleur muette, est recréée pour saluer l’arrivée du printemps et particulièrement du mois de mai au cours duquel, la floraison brève a lieu. Une pièce d’exception tant en ce qui concerne le contenant que le contenu. La marque décrit ainsi l’inspiration de l’édition 2024 : « Comme chaque année, la Maison Guerlain célèbre l’arrivée du printemps avec son emblématique Muguet en édition limitée et numérotée. Pour ce rendez-vous porte-bonheur, Guerlain réaffirme son attachement à l’artisanat d’art et collabore avec Anne Lopez. L’artiste sculptrice fait éclore sur l’iconique Flacon aux Abeilles de subtiles clochettes façonnées en stuc et réhaussées à l’or fin 22 carats, faisant du millésime 2024 une œuvre sculpturale singulière. Un sillage dont la fraîcheur rappelle celle d’un brin de muguet tout juste cueilli ». Je dois dire que je considère comme un privilège le fait d’avoir pu l’essayer car je sais que le nombre de flacon est limité et que son prix, très élevé ( 155 ml pour 750 euros) notamment pour le flacon réalisé par Anne Lopez. Cette édition limitée compte, dans une version peut-être plus simple, 4855 pièces de 125 ml accompagnées d’un vaporisateur de 30 ml et d’un entonnoir.

 

 

Guerlain MUGUET Millésime 2024 ~ Nouveaux Parfums

 

 

 

Cette année, Thierry Wasser a préféré au côté ultra vif de celui de l’an dernier, une composition plus florale, et verte mais arrondie par des notes de rose : « C’est au Maître Parfumeur Guerlain que l’on doit la prouesse de reproduire la fragrance de la fleur de muguet. Dites « muette », son essence naturelle est impossible à extraire. Le Muguet de Guerlain, composé depuis 2016 par Thierry Wasser, capture au plus juste le parfum des brins porte-bonheur. Dans un éclat de fraîcheur, les notes herbacées confrontées à la préciosité florale du jasmin et de la rose, parent ce sillage emblématique de facettes vertes et rosées, douces et nacrées. Au cœur de ce bouquet, surgit l’illusion olfactive d’un brin de muguet fraîchement cueilli ». J’ai trouvé le parfum très beau dans son évolution. Il n’est jamais désuet et s’enrichit, au cours de son développement, de facettes rondes, « charnues » qui lui donnent un corps assez rarement senti dans un parfum à dominante d’une re-création de muguet. J’essaye de découvrir l’édition limitée chaque année mais j’avoue que celle de 2024 est sans doute ma préférée.

Muguet 2024 Guerlain perfume - a new fragrance for women 2024

 

 

 

 


13/04/2024
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Les trois roses de Serge Lutens

 

La rose est importante chez Serge Lutens. La sortie de « La Fille Tour de Fer » m’a donné envie de comparer les trois parfums dans lesquels elle est travaillée en majeur. J’ai donc pu remettre mon nez dans ces trois fragrances qui ont une note commune mais des évolutions très divergentes. Christopher Sheldrake, le parfumeur de la marque, donne des interprétations différentes et subtiles de la reine des fleurs.

 

Lancé en 2000 dans la collection classique, « Sa Majesté la Rose » a longtemps été « la » rose de Serge Lutens. « De soie, de fer, de sang, de feu, de chair et d'épines, auréolée d'or, la rose règne ! De la Haute Antiquité à nos jours, elle fit couler autant d'encre que de parfums. À travers son histoire, c'est la nôtre qui défile sous nos yeux. "Le Roi est mort, vive la Reine ! Il a fallu trois femmes pour que sous la plume de Proust, Madame de Guermantes prenne corps et gestes. Au fond d’un territoire perdu de l’enfance, comme lui, pour retrouver ma rose, j’ai conquis les pétales d’une Turque, d’une Bulgare et d’une Marocaine, pour un voyage royal qui, avec elles, se termine ». Christopher Sheldrake a inventé un parfum très overdosé, rond, fruité, dans lequel la rose bulgare est associée à celle de Turquie et à une autre variété, marocaine celle-ci. La richesse du jus, dans lequel le litchi renforce le côté puissant de cette composition un peu excessive, toujours profonde et pourtant tendre. Le succès de « Sa Majesté la Rose » n’est plus à démontrer. C’est un parfum à la fois jeune et empreint d’une tradition classique. Il s’agit d’un faux solinote, tout en facettes et en subtilité. Je ne comprends pas bien pourquoi il a été sorti de la collection classique pour n’être plus disponible qu’en flacon de table.

 

Sa Majeste la Rose Serge Lutens parfum - un parfum pour homme et femme 2000

 

Je suis très longtemps passé à côté de « La Fille de Berlin » sorti en 2013 sans doute à cause de son nom. Il m’a fallu une master class pour me rendre compte à quel point la création de Christopher Sheldrake était belle et délicate même si elle reste tout en puissance. « Une ville, une histoire, un vécu… il n’en fallait pas moins pour décrire ce personnage de femme aux pétales aussi sulfureux que ses épines. Volontaire, détonante, une chose est sûre : elle ne s’en laissera pas conter ! » et Serge Lutens de renchérir : « Elle a des épines, elle ne se laisse pas faire. C'est une fille des extrémités. Quand elle peut, elle console et quand elle veut ... ! Sa senteur vous soulève, elle détonne et étonne ». C’est une rose poivrée et rendue puissante grâce à la présence ou même à l’omniprésence du géranium. Je l’aime. Je trouve ce parfum particulièrement réussi de l’envolée à la fin de l’évolution. Le côté surpuissant peut avoir quelque chose d’un peu dérangeant. Je vais être honnête, je préfère la version « Confit de Parfum » que je trouve plus douce, plus facettée encore. La version alcoolique est davantage brute et constante. J’aime le côté tranché de ce parfum. J’ai même envisagé un temps de la porter.

 

La Fille de Berlin Serge Lutens parfum - un parfum pour homme et femme 2013

 

 

J’ai un coup de coeur, je dois bien le dire, pour « La Fille Tour de Fer » qui vient de sortir en 2024 et dont les facettes douces et poudrées, comme une délicieuse élégance liée à la parisienne comme on peut l’imaginer dans le monde. « Avec elle, contrairement à ce qu’affirme la chanson : Paris ne sera plus jamais Paris ! En un coup de vent, elle balaie d’une volte-face, l’image surannée de la femme praline, à la silhouette corsetée de baleines, encombrée de tour Eiffel et de tout le bazar ! Haute en couleurs, haute en couture, elle ne cesse de se réinventer. En désaccord avec tout, y compris elle-même, à chaque instant, elle franchit le pas. Avec elle, c’est sûr, c’est dur dur… Moi, j’en ai marre ! Et vous ? ». Tantôt moderne, tantôt un peu désuète, elle nous trimballe d’impression en facette, nous emporte d’élégance poudrée et irisée en rose impertinente, rouge comme un lipstick à l’ancienne. Sur la peau, cet hommage à la capitale de l’élégance et à son symbole, la tour Eiffel, revêt quelque chose d’addictif. Des trois roses de Lutens, elle est peut-être ma préférée.

 

La Fille Tour De Fer Serge Lutens parfum - un nouveau parfum pour homme et  femme 2024

 

 

La rose, reine des fleurs est utilisée et mise en valeur par Christopher Sheldrake dans ces trois parfums de beauté, de force et de tendresse. Pour moi, chaque fragrance a son intérêt. Je pourrais porter sans doute plus facilement « La Fille de Berlin » en Confit de Parfum que toutes les autres versions mais j’ai un vrai coup de coeur pour « La Fille Tour de Fer », plus douce, plus « française », avec quelque chose de joliment ciselé.

 


12/04/2024
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"The Promise", le oud d'après Dominique Ropion

 

 

 

Promise Frederic Malle parfum - un parfum pour homme et femme 2017

 

 

Je ne suis pas un amateur de oud, c’est le moins que l’on puisse dire mais je crois qu’il faut toujours découvrir. Je sais que la matière première, lorsqu’elle est naturelle, coûte un certain prix et que beaucoup de parfum qui en contiennent en quantité sont difficiles à acquérir. Ramon Monegal en Espagne, Marc-Antoine Corticchiato en France avec son « Ruade » pour Parfum d’Empire… beaucoup de parfumeurs font le pari du cher et luxueux pour mettre en avant un oud très intense, naturel et travaillé en majeur. Le premier à avoir eu envie de ça a été Frédéric Malle. Il a lancé « Promise » , réalisé par Dominique Ropion en 2017 (Vendu 240 euros les 50 ml et 340 euros les 100 ml), « Dawn » composé par Carlos Benaïm en 2018 (vendu 785 euros les 100 ml et 1430 euros les 100 ml), « The Moon » (Vendu 500 euros les 50 ml et 725 euros les 100 ml) créé par Julien Rasquinet et « The Night » en 2019 (vendu 850 euros les 50 ml et 1430 euros les 100 ml) composé également par Dominique Ropion. À Lyon, seul le premier a su trouver sa clientèle et pour cause. Je ne l’avais pas senti depuis très longtemps et, comme il était mis en avant au Printemps, je me suis permis de demander à l’essayer. J’ai choisi une journée vraiment fraîche et je l’ai porté suffisamment pour pouvoir en parler.

 

 

Master Perfumer Dominique Ropion

 

Dominique Ropion

 

« Composé par Dominique Ropion pour célébrer les liens les plus forts qui unissent deux êtres, Promise est une fragrance universelle, où le cypriol, une plante originaire d’Inde, recompose toute la noblesse et la profondeur de l’oud, aux côtés des précieuses roses turques et bulgares. Dans son sillage, naît une irrépressible attraction, que les amateurs reconnaitront entre mille ». Au départ, il y a le poivre rose qui confère à l’envolée quelque chose d’attractif et de plaisant puis vient un coeur de rose qui nous entraîne sur un fond de patchouli, de oud naturel et de cypriol. Je dois dire que que, pour moi qui ne suis pas vraiment un fan de ce genre de parfum, c’était un challenge. La marque le décrit comme « Intense et minéral, d’une profondeur sans limite » et je trouve que c’est assez juste. Je le trouve assez élégant, sans doute un peu occidentalisé, mais surtout agréable à porter, ce que je n’aurais pas cru. « Promise » est un parfum très « artistique » composé par un Dominique Ropion virtuose. Je ne suis pas un adepte de ce genre de fragrance mais j’admets qu’il a quelque chose de très agréable et il me parait très réussi. Je trouve que cette création est une ambiance, orientale, profonde, très étonnante qui va, sur la peau, se charger de petites facettes qui le rendent plus facile à aborder que les autres parfums de la marque sur le même thème. Il m’évoque un peu les salons d’un hôtel de luxe dans les années 30 peut-être à Alexandrie ou à Istanbul. Il incite à la rêverie… 

 


11/04/2024
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Lorenzo Villoresi, l'esprit florentin

*Article entièrement réécrit

 

 

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Lorsque l’on commence à s’intéresser à la parfumerie d’auteur, Lorenzo Villoresi n’est pas la marque la plus facile à aborder. Philosophe, botaniste, son créateur est un artiste atypique qui nous emmène, au travers de ses créations, dans un jardin rêvé de Florence où il aurait réuni toutes les essences de bois et de plantes à parfum. Il a d’ailleurs, avec son épouse, créé un musée du parfum qui a ouvert en 2019 et que j’ai très envie de visiter mais pour cela, il me faudra aller me promener en Toscane. Mais revenons à la marque et à ses créations. Bien sûr, il y a « Teint de Neige » dont j’ai déjà beaucoup parlé et qui est devenu un must de la parfumerie indépendante car il est distribué dans de nombreux pays ainsi que ses dérivés (lait pour le corps, bougies etc…) mais la maison florentine ne se limite heureusement pas à cela. Lorenzo Villoresi a lancé sa marque en 1993 et compte, à ce jour, 28 créations toutes plus singulières et formidables les unes que les autres. J’en ai déjà évoqué plusieurs, « Ylang Ylang » que je porte, « Alamut », « Vétiver » ou encore « Patchouli » mais, j’ai eu envie de revenir sur d’autres parfums que je connais et que j’aime à la fois sentir et porter. J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la marque après une rencontre avec Lorenzo Villoresi et son épouse, dont le fils poursuivait des études à Lyon, et qui étaient venus lui rendre visite il y a deux ou trois ans. Depuis, j’ai essayé de sentir pas mal de créations, j’ai même porté « Theseus » et « Mare Nostrum - Aura Maris » en version parfum solide suite à un cadeau qu’ils nous ont fait. Je ne maîtrise pas forcément complètement le sujet car les créations sont complexes. J’en ai retenu cinq et je vais essayer de partager mes impressions.

 

 

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Sorti dans la collection Vintage en 2014, « Tropicana » est une explosion de fruits exotiques qui viennent se construire autour d’un départ de ciste et d’osmantus. Pêche, ananas, fruits exotiques, melon, noix de coco et fruits de la passion constituent un coeur fruité et rehaussé d’une note lactée très originale. Le parfum est construit sur un fond fleuri, musqué et vanillé avec des accents de tubéreuse. Fruité sans jamais être gourmand ni encore moins entêtant, « Tropicana » est un parfum de vacances idéal. Je le trouve vraiment dépaysant, plein d’un exotisme tout à fait sensuel. Sa tenue est parfaite, ni trop courte, ni trop longue et son sillage délicat n’est jamais envahissant. C’est un ami qui a attiré mon attention sur ce parfum et j’ai vraiment été séduit.

 

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« Mare Nostrum - Aura Maris », lancé en 2012,  a été le premier parfum de la maison que j’ai porté donc grâce à une concrète qui m’avait été offerte et je me suis vraiment fait plaisir. La cire parfumée se mariait parfaitement avec ma peau et je le trouvais à la fois frais et prenant. Dans sa version « classique », le départ de mandarine et de bergamote est finalement très vert. Le coeur de patchouli et de ciste nous conduit vers un fond musqué, ambré et boisé. L’ensemble a un côté, en tout cas sur ma peau, presque aquatique. Son élégance discrète m’emmène sur un côte ensoleillée mais verdoyante. C’est un parfum parfait pour le printemps, pour cette saison où le soleil va se faire plus chaud, plus intense sans pour autant avoir les accents caniculaires de l’été. J’ai eu beaucoup de plaisir à porter cette création et je pense que j’y reviendrai un jour sous une forme peut-être plus classique.

 

 

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C’est également avec cette version que j’ai porté « Theseus », créé en 2011. Comment le décrire, je ne sais pas trop. À la fois franchement floral, il a également des notes boisées et cuirées. Je le trouve très très complexe. L’envolée de bergamote est complétée de notes de sauge, de poivre, de noix de muscade et sans doute d’hédione qui leur donne un côté vert puis le coeur de ciste, de patchouli et d’iris est renforcé par une note de vétiver qui semble très précieuse. Le fond musqué réunit un accord cuir, encore du patchouli, de la fève tonka, un accord cuir et encore du vétiver. La complexité et l’originalité de ce qui s’en dégage m’a énormément plu. Je trouve que c’est un parfum à la fois botanique et spirituel. Il nous emmène vers un univers olfactif complètement inédit et, vraiment, je trouve que c’est une grande réussite. Lorenzo Villoresi a réussi à allier la sophistication d’une formule très complexe et la limpidité d’un parfum très facile à s’approprier. « Theseus » fait partie, de mon point de vue, des grands parfums de la maison.

 

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J’ai un copain qui porte super bien « Kamasurabhi » (il se reconnaitra) lancé en 2015. Je trouve que c’est un très bel oriental qui fait la part belle à un patchouli dense et à une ambre délicate en fond. Le départ est très fleuri avec des notes de jasmin, de rose et de fleur d’oranger et le coeur se fait plus profond avec un opulent ylang ylang, une tubéreuse très bien travaillée, un narcisse déjà presque cuiré et un bois de santal lacté. J’aime beaucoup ce parfum qui est certes de la famille des orientaux mais dont l’identité est parfaitement affirmée. Je ne sais pas si je pourrais porter ce parfum car il est un peu capiteux pour moi mais, vraiment, c’est une grande réussite. J’ai toujours énormément de plaisir à le sentir et surtout lorsqu’il est porté car je trouve qu’il a une très belle présence. Je le trouve plutôt masculin mais je pense qu’il pourrait être magnifique sur une femme également.

 

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J’ai eu beaucoup de mal à me décider pour le dernier parfum dont j’avais envie de parler car il y en a vraiment plusieurs qui me plaisent. J’ai opté pour le dernier en date, « Atman Xaman », sorti en 2018, et qui est un travail autour du cuir, du tabac et du patchouli. Très dense dès l’ouverture d’agrumes, d’épices en tous genres et de maté, il me provoque déjà une impression d’opulence. Les notes de coeur de vétiver, de patchouli, de narcisse et d’immortelle ne pouvaient que me plaire. Le parfum repose sur un accord cuir, une fève tonka et une ambre plutôt sèches ainsi que sur des notes de bois exotiques et précieux, que Lorenzo Villoresi affectionne et qui est, souvent, sa marque de fabrique. À mi chemin entre une ambiance chyprée et orientale, il a aussi des accents boisés. C’est un parfum à la fois très original et vraiment créatif. J’aime beaucoup le sentir et je l’essayerai avec plaisir.

 

 

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Voilà un petit tour d’horizon d’une très belle maison que je qualifie sans aucun complexe de marque de niche au sens premier du terme. Si je sais qu’elle est surtout connue pour « Teint de Neige », je pense qu’elle compte, dans ses collections, nombre de merveilles et je ne suis pas étonné que le très luxueux grand magasin londonien Fortnum & Mason l’ait sélectionnée. En France, Lorenzo Villoresi est assez peu distribué mais je pense que le créateur sélectionne ses points de vente qu’il considère surtout comme des partenaires. Nous avons la chance à Lyon, d’avoir la totalité de la marque à disposition et de pouvoir faire de très belles découvertes constamment.

 


10/04/2024
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